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Ces puces qui rendent la blanchisserie intelligente

Envoyée spéciale à Marseille, M.F de Pange, LUNDI 13 OCTOBRE 2014

200 draps perdus par jour ! C’est pour juguler cette hémorragie blanche que la Blanchisserie inter hospitalière (BIH) de Saint Germain en Laye, qui traite le linge de 20 établissements franciliens (20 tonnes par jour), a lancé un projet RFID (puce sans contact) aujourd’hui abouti. Le renchérissement du coût de la fibre de coton (multiplié par 3 depuis 4 ans) a rendu l’investissement rentable. 50 000 draps qui disparaissent chaque année, c’est 250 000 euros qui s’envolent.

Premier défi : trouver une puce qui résiste à la pression de 50 bars de l’essorage, aux six secondes (et parfois plus) de séchage à 200°, aux 250 cycles de lavage. Après beaucoup d’essais, le choix s’est porté sur les puces UHF (ultra haute fréquence) qui permettent le comptage rapide de grosses quantités. Le système fonctionne depuis un an. Tous les chariots passent à l’arrivée par un portique muni de 8 antennes où tous les draps sont comptés et identifiés. 

Idem à la sortie du cycle de lavage, où les chariots passent par une armoire « intelligente » qui les affecte aux différents établissements et services.

« Les informations sont stockées dans le Cloud de notre partenaire et analysées. Ce qui nous a permis de proposer aux établissements de changer certaines pratiques. On s’est aperçu, explique Luc Videau, directeur technique de la BIH, que le taux de retour moyen était de 92 à 98% selon les établissements et que, si le linge était mobilisé 8 jours en moyenne (la désinfection est garantie 4 jours mais peut être acceptée jusqu’à 7 jours), 15 établissements le conservaient plus d’une semaine et pour quelques uns jusqu’à 24 jours. Nous les avons sensibilisés au risque de ce stockage prolongé qui a comme corollaire la nécessité d’un stock global plus important. Par ailleurs, la perte de draps varie d’un établissement à l’autre. Si la moyenne est de 19/jour, on se limite à 3 pour les meilleurs élèves mais on atteint jusqu’à 42 dans 9 établissements. Nos clients ont aussitôt proposé de taxer les « perdeurs » ! »

Au bout d’un an, la BIH a réduit ses achats textiles de 25% soit une économie de 50 000 euros. Le linge disparaît encore (10% en moins tout de même) mais circule mieux. Prochaine étape : équiper les services avec des raquettes (détecteurs en forme de petites raquettes à long manche) pour l’inventaire du stock dans l’armoire de service. L’hôpital du Vésinet joue les pilotes depuis le mois de juillet…

http://www.bih-saint-germain.fr

Retour d’expérience présenté à l'International RFID Congress, 7-8 octobre 2014, Marseille 

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