Vous êtes dans : Accueil > Tribunes libres >

Belzébuth a-t-il un diplôme en informatique ?

Cédric Cartau, LUNDI 28 SEPTEMBRE 2015

La grande affaire de la semaine est sans conteste celle de Volkswagen, qui vient d’avouer avoir triché dans les tests anti-pollution lui permettant de vendre ses véhicules sur le marché américain.

En substance, les véhicules du constructeur polluent en règle générale plus que ce que permettent les normes, mais les ingénieurs avaient introduit dans le système de pilotage du moteur quelques lignes de code permettant de détecter que le fonctionnement du véhicule était celui d’un ban de test, et d’adapter le régime moteur – et donc la pollution générée – à ce cas d’utilisation.

Les autres constructeurs – français en tête – affichent une communication prudente dans le genre « pas de cela chez nous », mais les composants incriminés du constructeur allemand sont développés par des équipementiers comme Bosch, qui fournissent tous les constructeurs. Certains PDG automobiles ont dû passer une sale semaine…

Récemment, un informaticien de mes amis qui travaille dans les services du casier judiciaire national, me lâchait que dans certains cas la loi oblige à effacer les condamnations des fichiers (par exemple pour les délits des mineurs devenus majeurs), mais que dans les fait aucune donnée n’était jamais effacée.

Il n’existe dans le monde de la santé que très peu de cas qui puissent être apparentés à ces deux exemples. L’effacement de données ne concerne quasiment pas la sphère médicale, tout comme l’altération volontaire d’algorithme de calcul (comme cela a pu se produire il y a quelques années avec des trucages d’appels d’offre dans le BTP).

Cela étant, les données d’un agent sont stockées dans le sous-système RH du SI, qui compte entre 2 et 25 logiciels en fonction des établissements (et de leur taille). Je serai curieux de connaître et tester la capacité des DSI à faire face à une demande de « rectification » de ces données administratives, comme la loi CNIL les y oblige. Bien entendu, les rumeurs de trafic sur l’optimisation du codage de tarification des actes sont pure spéculation : c’est comme le nuage de Tchernobyl, il a été bloqué à la frontière allemande !