Vous êtes dans : Accueil > Tribunes libres >

Transition numérique : les établissements de santé ont-ils toujours un train de retard ?

Charles Blanc-Rolin , LUNDI 27 MARS 2017

                

L’institut de recherche et d’analyse IDC a présenté jeudi 23 mars à Paris, lors de son petit déjeuner Hôpital numérique auquel j’ai eu le privilège de participer, les résultats d’une étude menée sur la transformation numérique des établissements de soins en France. 

Premier constat, le budget IT du secteur de la santé est assez maigre en comparaison avec les autres secteurs. En 2016, les dépenses en informatique du secteur de la santé (public et privé confondus) s’élèvent à un peu plus d’1,8 milliard d’euros, ce qui représente 3,75% des 48 milliards d’euros que génère le marché de l’IT en France (nous sommes loin d’être les plus gourmands). Environ la moitié du budget (930 millions d’euros) a été alloué à des prestations de services, arrive ensuite les dépenses en logiciels avec 512 millions d’euros, pour finir avec 362 millions d’euros d’investissement matériel.
On passerait tout juste la barre des 2 milliards en 2020 selon le rapport présenté par Alexandre MOULIN.

J’ai envie de dire, bon courage pour la mise en place des SIH convergents de GHT… Les économies, ce n’est pas pour maintenant.
Selon cette étude, la moitié des établissements interrogés pensent que l’objectif du SIH convergent pour le premier janvier 2021 n’est pas atteignable.
Les établissements interrogés mettent la priorité sur l’interopérabilité plutôt que sur l’investissement pour la partie applicative.

Dans le secteur public, 51% des établissements ont fait des demandes de financement hors plan hôpital numérique, parmi ces établissements, seuls 53% ont déjà obtenu une aide financière.

L’accès aux données à des fins d’analyse et de reporting semble être une priorité pour les établissements de soins français, avec le privé en tête pour qui 64% des établissements qui l’ont déjà mis en œuvre, contre 51% des établissements publics. 

En ce qui concerne l’IOT [1], 79% des établissements y sont pour le moment réticents, ce qui, à mon sens n’est pas plus mal par rapport aux dangers que cela représente en termes de sécurité, surtout au vue du budget que l’on consacre à l’IT, pour lequel je n’ose pas imaginer les miettes qu’il peut rester pour la SSI [2]…
Sinon le RGPD [3], vous en avez entendu parler ? Il va peut-être falloir mettre la main au porte-monnaie ?

 


[1] Internet des objets / objets connectés

[2] Sécurité des systèmes d’information

[3] Règlement général européen sur la protection des données

#numérique#sécurité#sih#RGPD