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GHT : le nouveau prétexte pour ne pas travailler

Charles Blanc-Rolin , MARDI 02 MAI 2017

Depuis plusieurs mois déjà, le GHT est au cœur de toutes les discussions dans le secteur de la santé. Source d’économies, mutualisation des moyens, redynamisation des équipes, projet médical de territoire, bref, la solution miracle à tous nos problèmes.

Lorsque la constitution de ce groupement n’est pas une volonté des établissements, mais une directive de l’ARS, la mise en place est encore plus compliquée.

Pour la partie systèmes d’information, le seul réel avantage que j’ai pu trouver au GHT, c’est qu’il contribuera (peut-être) à une remise à plat de nos SI les plus « bordéliques » (pardonnez-moi l’expression), et nous permettra éventuellement de repartir sur des bases plus saines en prenant en compte la sécurité, chose qui n’avait pas été faite lors des débuts de l’informatisation de nombreux métiers.

Certains vous parleront d’économies. Je ne pense vraiment pas que la « convergence » de nos SI nous permettra d’en faire à court terme, bien au contraire. Sans vouloir jouer les pessimistes, il faudra à mon avis entre 10 et 15 années avant de faire une réelle économie.

En attendant, certains GHT peinent à se mettre en place. Cela tient souvent à peu de chose, ou plutôt à peu de gens : les champions du monde du « traînage de pieds » ! Vous savez, ces personnes qui ont toujours une bonne excuse pour retarder un projet : « C’est trop cher », « Demandez d’autres devis », « Il faudrait faire une analyse plus approfondie », « Comment font-ils dans l’établissement voisin ? »… Le GHT a donné un nouveau souffle à ceux qui étaient à court d’arguments : le prétexte ultime pour mettre en stand-by tout projet et justifier de traîner une nouvelle fois les pieds : « Attendons de voir ce que l’on va faire avec le GHT ! »

Alors c’est vrai que si chacun attend de son côté que tout lui tombe tout cuit dans l’assiette, on n’est pas près d’y arriver. 

Mais en attendant le coup de baguette magique qui fera du SI de GHT un monde plus que parfait, il faut bien continuer à la faire tourner notre vieille locomotive. Et si on ne l’entretient pas un minimum et qu’on ne l’alimente pas en charbon, elle va rapidement finir par s’arrêter. Ce qui, en plus d’empêcher d’atteindre le fameux « point de convergence » demandé, paralysera l’établissement tout entier.

À bon entendeur, salut !