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Du candidat au président Macron : que retenir de son programme Santé

Au chapitre santé, le programme du candidat Emmanuel Macron[1] avait identifié trois objectifs prioritaires : conduire la révolution de la prévention, accélérer la lutte contre les inégalités de santé, et rendre le système de santé plus efficient. Son diagnostic soulignait « une situation paradoxale faite d’excellence et d’inégalités profondes ». Le système de santé français présente effectivement, à ses yeux, des forces, si l’on évoque l’espérance de vie globale et la couverture des gros risques, mais aussi des faiblesses et des inégalités « d’accès géographique et financières majeures, en plus des difficultés d’information ».
Investir 5 milliards d’euros
Parmi ses propositions phares, il s’est engagé à consacrer « 5 milliards d’euros à un plan d’investissement en soins primaires, dans l’innovation en santé, dans le déploiement de la télémédecine et dans l’hôpital de demain. »
La promesse la plus originale de ce programme, côté prévention, tient à la création d’un « service sanitaire de trois mois pour tous les étudiants en santé » ; 40 000 d’entre eux interviendraient alors dans les écoles et les entreprises. Une ambition concrète symbolise son attachement à la prévention : « que la génération qui naît aujourd’hui soit la première génération sans tabac ». On peut voir là l’influence de Claude Evin, l’ancien ministre ayant très vite rejoint le cercle des conseillers santé d’Emmanuel Macron.
Télémédecine : déverrouiller
L’accès à la télémédecine prend place, dans le programme du mouvement En Marche !, parmi les leviers de « lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé. » « Nous aiderons financièrement les patients, les associations, les professionnels et les établissements à s’équiper en technologies numériques, devenues indispensables pour assurer une offre de soins de qualité partout », a promis le nouveau président, reprenant d’ailleurs l’ancienne de la Fédération hospitalière de France (« nous déverrouillerons massivement l’accès à la télémédecine »). S’il déclare vouloir encourager le développement du numérique dans la santé, « afin de donner aux médecins la possibilité d’assurer un suivi à distance, par exemple pour un patient cardiaque via un objet connecté ou en accélérant une consultation chez un patient à risque », Emmanuel Macron est, cependant, resté « vague » au sujet de l’aménagement numérique du territoire, relèvent nos confrères du site spécialisé Contexte[2]. Il ne s’engage en effet pas plus que l’actuel plan France Très Haut Débit qui vise à couvrir en THD l’ensemble du territoire à l’horizon… 2022.
GHT : accélérer
Sur le volet efficience du système de santé, il a souligné sa volonté de décloisonner le système, en soutenant « les initiatives et les expérimentations des professionnels de santé, médicaux, paramédicaux, hospitaliers et libéraux, afin de renforcer la coordination des soins et de mieux accompagner les malades dans leur parcours. »
On est bien, là, dans la continuité des actions entreprises par le gouvernement précédent. Avec une marque particulière toutefois, qui ne manquera pas d’inquiéter certains acteurs qui trouvent le calendrier de cette réforme déjà bien serré : « nous accélérerons le déploiement des groupements hospitaliers de territoire. »
L’intelligence locale
Il a en revanche exprimé sa volonté de prendre du recul en termes de méthode. A l’occasion d’une intervention en clôture du colloque CHAM 2016[3], il insistait en effet sur la nécessité de « sortir du face à face entre l’Etat et les acteurs », de « laisser la capacité [sous-entendu des acteurs] à s’organiser sur le terrain ». Le vrai sujet c’est « l’intelligence locale versus la centralisation », déclarait-il alors, se montrant convaincu que les défis posés au système de santé seront mieux surmontés avec « une collectivité soignante responsabilisée […] avec une autonomie de moyens », à la différence de l’approche traditionnelle qui consiste à appliquer « une solution unique » (autrement dit quels que soient le territoire et ses caractéristiques). Emmanuel Macron a également relevé l’importance du « temps long », les grandes transformations pouvant difficilement être gérées sur la base d’une logique budgétaire annuelle. Une vision également défendue dans le cadre de son programme : « Nous gérerons nos dépenses et notre stratégie de santé sur un horizon de plusieurs années pour donner de la visibilité et de la stabilité aux acteurs de santé. »
[1]
[2]
[3] Le 1er octobre.
Crédit photo : shutterstock
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