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GHT : « l’hégémonie hospitalière n’est pas le but »

DSIH, Dominique Lehalle, à Biarritz, LUNDI 04 DéCEMBRE 2017

Le MiPih a rassemblé, le 30 novembre, des acteurs qui représentent toute la diversité du monde hospitalier, clinique et CHU, hôpital local et HAD(1), EPSM(2) et Croix-Rouge française, pour une table ronde consacrée aux groupements hospitaliers de territoire (GHT).  

Répondant au souci exprimé par les intervenants de construire des coopérations ouvertes, orientées sur les besoins des patients et associant l’ensemble des protagonistes, le responsable du Pôle Offre de soins de la FHF(3) a rassuré : « l’hégémonie hospitalière n’est pas le but », a en effet insisté Alexandre Mokédé ; « les GHT ne doivent pas être l’occasion d’un débordement hospitalier ».

L’interface parfaite

Il a également tenu à souligner l’importance des hôpitaux de proximité : « ils ont une place majeure dans les GHT, dont l’enjeu est la gradation et la proximité des soins. En outre, ils ont deux caractéristiques essentielles : ils sont souvent ceux qui connaissent le mieux la médecine de ville et la manière dont il faut prendre en charge les personnes âgées. Ils constituent l’interface parfaite avec les généralistes et pour les filières de gériatrie ».

Confrontée à la remarque habituellement lancée aux hôpitaux universitaires, « vous faites peur aux autres », la directrice des Hospices civils de Lyon, Catherine Geindre a expliqué qu’elle voit dans le CHU « un établissement support comme un autre », même si c’est aussi un « pivot de référence dans une stratégie territoriale et régionale ». Elle a cependant relevé qu’il reste à régler des problèmes tenant aux partages de responsabilités, aux statuts et aux questions financières, dans les GHT, si l’on veut véritablement décliner une approche territoriale.

La plus-value des GHT : un SI cohérent

Intervenant à l’issue de cette table ronde, Thierry Lugbull, directeur du centre hospitalier Mémorial de Saint-Lô (établissement support du GHT Centre Manche) et vice-président de la conférence nationale des directeurs de centres hospitaliers, a apporté sa vision de la plus-value des GHT : « c’est un système d’information cohérent, avec un numéro d’identifiant patient unique, qui permet une rapidité des soins, et d’éviter une redondance des examens ; là, il y a effectivement une vraie plus-value économique. Le vrai plus, c’est l’équipe médicale de territoire, ajoute-t-il. Si l’on veut mailler les Ehpad, il faut envoyer des équipes mobiles, il faut inciter les médecins [sous-entendu, à la mobilité]. Or, on oublie de dire que l’hôpital public n’a pas d’autorité sur le médecin … » Thierry Lugbull en conclut que « tant que l’on a pas résolu ces difficultés, équipes mobiles et informatisation, ce n’est pas par les achats que l’on va créer les GHT ». Une opinion visiblement partagée par le public, qui n’a pas ménagé ses applaudissements.

Pierre Maggioni, directeur général du MiPih (en haut sur l’écran) clôture la table ronde. De gauche à droite : Jacques Touzard, délégué national sanitaire de la Croix-Rouge française, Stéphan Martino, directeur du centre hospitalier interdépartemental Clermont de l‘Oise et administrateur du MiPih, Nicolas Campestre, directeur de l’hôpital de Mauléon-Soule (Pyrénées-Atlantique) et représentant de l’ANCHL, Catherine Geindre, directrice générale des HCL, Michel Calmon, directeur général de la Fondation Santé Service de Puteaux et vice-président de la FNEHAD, Alexandre Mokédé, FHF, Stéphane Fagot, directeur de la clinique Aguiléra à Biarritz, Emmanuel Vigneron, géographe.


(1) Hospitalisation à domicile
(2) Etablissement public de santé mentale
(3) Fédération hospitalière de France

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