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La Blockchain a-t-elle un avenir dans la santé ?

DSIH, DL, LUNDI 08 FéVRIER 2016

La Blockchain s’installe petit à petit dans le paysage des technologies dignes d’intérêt pour accompagner la transformation numérique. Longtemps associée au bitcoin, et surtout à ses usages sulfureux, la technologie serait-elle en train de gagner ses lettres de noblesse ?

Elle fait en tout cas, ces derniers jours, l’objet d’un intérêt démultiplié. On la retrouve à la Une de La Tribune, avec un titre éloquent : « L’invention la plus importante depuis Internet ». Elle vient aussi de donner lieu à la publication d’un livre blanc (1).
Dans le domaine de la santé, elle est évoquée à l’occasion d’un atelier des Trophées de la santé mobile, ce 8 février après-midi (2). Tandis que le gouvernement anglais vient de se voir remettre un rapport du Conseil pour les sciences et la technologie dont l’auteur souligne que la Blockchain offre un potentiel à ne pas négliger pour le NHS (3).

De quoi s’agit-il ? Empruntons les éléments de définition livrés par Gilles Babinet et Clément Jeannneau (4) dans La Tribune : « La Blockchain est apparue en 2009 avec la monnaie bitcoin, qui s'est révélée ensuite n'être qu'une des nombreuses utilisations possibles de cette technologie. Elle consiste en un registre public, tel un grand livre de compte, où sont inscrits l'ensemble des échanges effectués entre les utilisateurs de cette Blockchain depuis sa création. Tous ces échanges sont consultables par tout un chacun qui peut en vérifier la validité, et ne sont pas falsifiables. La particularité de la Blockchain réside d'une part dans son fonctionnement sans intermédiaire (ce qui permet par exemple d'éliminer des frais d'infrastructure), d'autre part dans sa sécurité : cette technologie repose en effet sur un grand nombre de noeuds, en lieu et place d'un seul serveur. (…) L'important n'est cependant pas la Blockchain elle-même, mais ce qu'elle rend possible. »

Partage de dossiers médicaux

Pour la santé, ce « possible » est argumenté par Sir Mark Walport qui estime que cette technologie pourrait ouvrir de nouvelles voies au NHS pour le partage de dossiers médicaux. Il préconise au gouvernement d’investir dans des projets pilotes et des démonstrateurs, d’autant plus qu’il pense que le Royaume-Uni a de grandes chances de se positionner en leader dans ce domaine. Dans une tribune publiée par digitalhealth.net, Gareth Baxendale, responsable technologique du réseau de recherche clinique du NIHR (5), ajoute que quelques entreprises se sont déjà lancées dans cette approche. Il cite BitHealth, qui utilise la technologie Blockchain pour stocker et sécuriser des données de santé de manière distribuée, dans un mode pair à pair (P2P), ou Philips Healthcare, et souligne qu’il ne fait aucun doute à ses yeux que les preuves de concept seront à l’ordre du jour cette année.

 

(1)  « Comprendre la Blockchain, anticiper le potentiel de disruption de la Blockchain sur les organisations », par Guillaume Buffet et un comité d’experts

(2)  http://www.trophees-sante-mobile.com/prog2016.php# -Atelier « L’hébergement agréé de données de santé a-t-il encore un sens ? » 

(3)  https://www.gov.uk/government/publications/distributed-ledger-technology-blackett-review

(4)  Respectivement Digital Champion pour la France et co-fondateur de Blockchain France

(5)  National institute for health research

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