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Pour le HCAAM, « l’innovation numérique n’est pas un outil mais une ressource »

DSIH, @lehalle, LUNDI 12 SEPTEMBRE 2016

Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) avait ouvert le chantier « Innovation et système de santé ». Il vient de donner lieu à un avis (adopté à l’unanimité) qui positionne les enjeux opérationnels pour l’action publique et affirme la place des technologiques numériques dans la transformation du système de santé.

« La grande transformation numérique : pour quoi faire ? », interroge le HCAAM dans son avis adopté mi-juillet sur le thème « Innovation et système de santé ». Pour l’instance de réflexion (et de propositions !) qui a la particularité de regrouper la quasi-totalité des acteurs du système de santé[1], il n’y a pas d’ambiguïté : « Si l’on entend faire évoluer le système de santé pour répondre aux enjeux qui sont aujourd’hui les siens, il est nécessaire de considérer les innovations numériques non pas comme un simple outil au service de ce système mais comme la ressource qui peut concourir à la restructuration du système ».

Décentrage

Restructuration qui prend notamment la forme d’un « décentrage », alors que les technologies de l’information et de la communication « sont assez clairement congruentes (… ) avec l’ambition de prendre en charge en ville et à domicile de plus en plus de patients », souligne le Haut conseil.
Il explicite alors cette mutation sous trois angles, comme une « évolution vers un système où l’intégration passe moins par le produit que par les services ou les solutions proposées ; le passage à un système centré sur les patients ; l’apparition d’un cadre où la valeur du service reposera encore plus qu’avant sur la création, l’exploitation, l’échange et l’accès partagé aux données ».
Il synthétise donc en quelques lignes des constats qui ne sont, certes, pas nouveaux… mais l’intérêt de les voir résumés dans cet avis tient à l’unanimité de son adoption par des membres aussi divers que les fédérations hospitalières, les syndicats, les caisses d’assurance maladie, les industriels…

Sept pistes

Après un « bilan de l’état des débats », réalisé notamment pour souligner l’importance de la dimension organisationnelle dans l’innovation en santé, le texte traite des principes de l’action publique : ses motifs d’intervention, le rôle de la demande sociale et de l’offre industrielle.
Mais il fait surtout une large place aux sept pistes selon lesquelles conduire l’action : la création d’un cadre favorable, le développement d’une approche stratégique, l’anticipation, la recherche de nouveaux modèles d’évaluation, la prise en compte des territoires, le redéploiement des ressources financières et une tarification incitative.
Là aussi, on a pu voir une ébauche d’initiatives. En matière stratégique par exemple – et le HCAAM le souligne : « la nomination d’un haut fonctionnaire en charge d’élaborer la politique du ministère de la Santé en matière d’innovation est une avancée ».
Mais l’institution a vocation à enfoncer le clou sur des sujets où l’on aurait tendance à rester dans l’incantation (le décloisonnement des enveloppes financières pour ne citer que celui-ci).
Pour entrer concrètement dans l’action, elle se montre en tout cas fidèle à une approche exposée dès 2012 : elle consiste à promouvoir une démarche de préfiguration de prototypes d’organisation nouvelle « en vraie grandeur » sur quelques grands bassins de vie servant de « laboratoires ». A ne pas confondre avec des expérimentations sans suite…

 [1] http://www.securite-sociale.fr/Le-Hcaam-pour-une-meilleure-connaissance-des-enjeux-du-fonctionnement-et-des-evolutions  

#numérique


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