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L’ATA 2012 vue par un hospitalier français

DSIH, JEUDI 17 MAI 2012

Initiée par le CATEL (Réseau de Compétences en Télésanté), une délégation de plus de 20 Français s’est rendue à San Jose, en Californie, à l’occasion de la Convention annuelle de l’ATA (American Telemedicine Association) qui a réuni, fin avril, quelque 5000 participants du monde entier et 250 exposants. 

Première remarque : l’ampleur que prennent les TIC en santé, dont la télémédecine, dans les politiques et systèmes de santé et les préoccupations qu’elles engendrent apparaissent largement similaires d’un continent à l’autre.

Les difficultés à mobiliser les acteurs de santé, une modélisation médico -économique qui reste à affiner, la prise en charge financière des actes prescrits et leur remboursement,  le manque d’évaluations cliniques afin d’évaluer le service médical rendu… tous ces sujets étaient bien présents à l’ATA 2012.  D’un point de vue technique, les aspects d’interopérabilité entre systèmes d’informations, leur sécurisation et l’identitovigilance sont aussi d’actualité.

Néanmoins, personne ne souhaite revenir en arrière, ce qui témoigne d’un réel volontarisme malgré les difficultés persistantes. Tous les acteurs conviennent que la télémédecine devrait avoir un impact incontournable dans de nouveaux modes de prise en charge des populations, urbaines ou rurales, mais aussi dans de nouveaux processus relationnels à inventer entre médecins et patients. La relation dite « face to face » s’estompe. L’explosion des plateformes mobiles (smart phone) associée à une multiplication des sites web d’information et de consultations en ligne conduit les médecins à redéfinir leurs responsabilités, voire  à revisiter leurs protocoles de prises en charge. 

Les préoccupations du moment Outre-Atlantique s’articulent autour de la valorisation médicale de l’acte, la qualification de la dépense, la justification des investissements ramenés aux gains de productivité dégagés, la qualité de prise en charge et la satisfaction des patients et enfin la protection de la vie privée. Signe des changements à venir : le nombre de réadmissions à l’hôpital par patient peut, dans certains cas, être assorti de pénalités pour l’établissement !

Avec quasi tous les domaines d’applications présents (psy, cardio, ophtalmo, dermato, orthopédie, diabète... sans oublier les expériences en milieu carcéral ou en institutions de longues durées), le marché de la télémédecine est une réalité et un challenge partagés par les industriels. Ces derniers avancent néanmoins quelques préoccupations réelles. Outre le fait qu’ils se heurtent à de vrais problèmes organisationnels des établissements désireux de s’investir dans des projets de télémédecine, les difficultés à élaborer un « schéma économique » (business plan) par manque de vision à long terme, et leurs interrogations quant aux mesures incitant les professionnels de santé à se mobiliser, ont été soulignées.

(avec Philippe De Lorme, Chargé de mission Télémédecine, CHU de Rouen) 

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