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Transformer notre système de santé avec le numérique et les dispositifs médicaux

DSIH, Damien Dubois, MARDI 18 SEPTEMBRE 2018

Les 6es Rencontres du Progrès Médical du Snitem ont eu lieu mardi dernier. À quelques jours de l’annonce des conclusions de la mission de préfiguration du laboratoire d’exploitation des données de santé, le Health Data Hub, elles ont placé le numérique au cœur de la transformation du système de santé.

L’édition 2018 des Rencontres du progrès médical, qui s’est déroulée le 11 septembre à Paris, a été parsemée d’exemples d’innovations montrant le dynamisme des dispositifs médicaux. Pour Stéphane Regnault, président du directoire de Vygon : « Le dispositif médical absorbe aujourd’hui toutes les technologies du numérique : acquisition de données, communication, analyse de ces données. Cette intégration pose des questions sur la place du médecin vis-à-vis de l’algorithme ou de la machine et sur le partage de responsabilités. »

Pertinence du numérique appliqué à la santé

Les dispositifs médicaux actuels riment naturellement avec télésuivi, dispositifs connectés, intelligence artificielle et… analyse des données de santé, notamment pour l’évaluation. Les opportunités médico-économiques, organisationnelles et de qualité de vie des patients sont nombreuses :

  • Meilleur accès aux soins et réduction des dépenses de santé ;
  • Amélioration de la qualité et de l’efficience des soins ;
  • Gain de temps pour le professionnel de santé et pour le patient ;
  • Patient moins isolé ;
  • Meilleure traçabilité des DM ;
  • Évaluation des actes et des DM ;
  • Retour systématique du patient sur son ressenti…

Une logique collective pour mieux soigner

La mission de préfiguration d’un véritable laboratoire d’exploitation des données de santé, le Health Data Hub,a notamment été confiée à Dominique Polton, présidente de l’Institut national des données de santé (INDS). Ses conclusions seront connues d’ici à quelques jours.
L’objectif du Hub est d’offrir une infrastructure d’hébergement pour toutes les données amenées à être traitées. Dominique Polton précise qu’évidemment « il ne s’agit pas de faire un énorme entrepôt de données – nous n’y arriverions d’ailleurs pas –, mais d’enrichir quand c’est possible le système national et surtout de permettre à ceux qui ont besoin de travailler sur plusieurs gisements de données d’y accéder ». Il s’agit ici d’œuvrer dans une logique collective et prospective pour mieux soigner.

Réaffirmer le patient comme propriétaire de ses données 

Dans la même idée, l’approche en Blockchain donne lieu à des bases de données sécurisées où l’information est immuable, transparente et partagée dans un réseau. Elle est stockée dans plusieurs bases de données d’entreprises différentes. « Pour mettre à jour l’information et la modifier, tous les acteurs devront se mettre d’accord, ce qui crée une base commune », explique Anca Petre, cofondatrice de 23 Consulting, qui accompagne les organisations du secteur de la santé dans leurs initiatives en matière de Blockchain.
La start-up Embleema a lancé cet été une première version de PatientTruth, une application qui utilise la Blockchain pour gérer l’historique médical des patients. « Ce sont eux qui gèrent leurs données de santé et décident des autorisations en termes de partage », explique son créateur Robert Chu.

Poser les questions éthiques

Gain de temps dans des tâches à plus haute valeur ajoutée, aide au diagnostic ou transformation des capacités des êtres humains ? Bénéfice médico-économique ? Qualité de vie des patients ? Il est bien sûr important de savoir à quelles fins utiliser l’intelligence artificielle. Mais pas suffisant. Les questions éthiques de délégation des décisions du médecin à l’algorithme ou le risque de minoration de la valeur de la personne dans une analyse à l’échelle d’une population sont présentes dans tous les esprits sans pour autant avoir été résolues. En tout état de cause, une première réponse pour minimiser les risques est d’impliquer dans chaque projet et à tous les échelons les utilisateurs et les bénéficiaires, c’est-à-dire, les professionnels de santé et les patients. C’est indispensable pour proposer des outils qui répondent à des besoins réels, à la fois simples à intégrer et à utiliser.

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