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L’interopérabilité au cœur des projets de données (volet 4)

DSIH, MARDI 17 DéCEMBRE 2019

La difficulté pour les start-up qui veulent développer des solutions d’intelligence artificielle destinées au parcours de soins est d’accéder aux données des systèmes d’information des établissements de santé. Lever cet obstacle passe par l’interopérabilité. C’est ce que nous explique François Decourcelle, directeur adjoint de l’innovation chez Enovacom. La filiale d’Orange Business Services est par ailleurs engagée dans des projets d’entrepôts capables de mobiliser et de consolider plusieurs sources de données.

Pourquoi les start-up ont-elles du mal à accéder aux données des systèmes d’information des structures de santé ?

La plupart des éditeurs de DPI ou de dossiers de spécialité travaillent sur des stockages d’informations propriétaires qui reposent le plus souvent sur des bases de données relationnelles, avec des schémas qui leur sont propres. Il en résulte plusieurs difficultés pour les start-up : pour accéder à ces données, elles doivent connaître ces schémas ; les requêtes qu’elles pourront réaliser ne seront pas pérennes puisque ces schémas évoluent ; elles devront aller chercher les informations dans plusieurs applications, les données de santé étant disséminées. La solution passe par des entrepôts de données neutres.

Quelles sont les caractéristiques de ces entrepôts ? En quoi sont-ils adaptés aux outils que développent les start-up ?

Les entrepôts de données neutres permettent de consolider toutes les informations dans les différentes applications des établissements, tant à l’échelon d’un GHT que régional. Ils disposent de mécanismes d’accès (écriture et lecture) basés sur des normes, avec un modèle universel de données fondé sur un même langage, les mêmes normes et les mêmes capacités d’accès. Il faut que ces entrepôts soient ouverts aux solutions mobiles développées par les start-up. Le moyen d’accéder à l’information doit pouvoir se faire depuis un smartphone ou des applications Web.

C’est ce que propose Enovacom avec ses Web services. Il s’agit d’API simples à utiliser techniquement pour des start-up qui ne connaissent pas forcément le langage médical ou le modèle des données médicales. Nos API permettent de retrouver aisément la manière dont sont stockées les informations grâce aux normes internationales que nous implémentons comme FHIR ou XDS.Ce sont des normes modernes, connues et décrites dans la littérature. Une start-up souhaitant accéder à un entrepôt basé sur ces normes trouvera toute la littérature nécessaire pour implémenter dans son code les techniques nécessaires, sans avoir à interroger un éditeur.

Quelles sont les innovations emblématiques d’Enovacom en matière d’entrepôts de données ?

Enovacom travaille sur deux axes. Nous développons des entrepôts de données directement avec des structures de santé. C’est par exemple le cas de l’Institut hospitalo-universitaire de lutte contre les maladies infectieuses basé à Marseille. Nous développons avec lui un entrepôt de données de microbiologie produites dans le cadre du soin et de la recherche. Il s’agit des résultats de tests de recherche de bactéries et des données techniques ayant permis ces tests, issues notamment de la spectrométrie de masse. Ces dernières pourront ainsi être réutilisées pour de l’intelligence artificielle. L’innovation consiste ici à être capable d’appréhender un ensemble de concept d’usages autour des données, en ne se contentant pas de stocker les données permettant d’établir le document de résultat transmis au praticien.

Autre axe d’innovation, la création d’un laboratoire commun de recherche, le LabCom Litis (Laboratoire d’interopérabilité, de traitement et d’intégration des données massives en santé), conjointement avec le LTSI regroupant l’Inserm, l’université de Rennes 1 et le CHU de Rennes. Nous sommes là dans un cadre d’entrepôt massif de recherche, en lien avec le projet Hugo. Nous sommes capables de créer des modèles algorithmiques autour de signaux, ici d’électrocardiogrammes à haute fréquence avec l’échantillonnage le plus important pour faire de l’IA et de la prédiction de rechutes de pathologies cardiaques, chez le nourrisson par exemple. Nous avons besoin du signal lui-même et de l’information clinique contextuelle (éléments de diagnostic, biologie, etc.).

Lire les volets 1, 2 et 3 :

https://www.dsih.fr/article/3507/l-interoperabilite-au-coeur-des-projets-de-donnees-volet-1.html 

https://www.dsih.fr/article/3523/les-ght-et-la-convergence-au-coeur-des-projets-de-donnees-volet-2.html 

https://www.dsih.fr/article/3551/l-interoperabilite-au-coeur-des-projets-de-donnees-volet-3.html 


À propos d’Enovacom

Filiale d’Orange Business Services, Enovacom, société éditrice de logiciels dédiés au monde de la santé, a été créée en 2002 afin de faciliter l’échange et le partage de données patients en toute confiance.

L’entreprise a développé une suite logicielle permettant d’assurer l’interopérabilité et la sécurité des données entre tous les acteurs du système de santé. Ses outils sont essentiels pour constituer le socle e-santé de demain. Ils permettent :

  • d’échanger et de partager les données de santé entre établissements de santé ;
  • d’assurer la confidentialité de ces données en sécurisant les accès ;
  • d’exploiter les informations médicales.

Avec plus de 170 collaborateurs en France et un développement international engagé au Canada, au Royaume-Uni, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, Enovacom travaille aujourd’hui quotidiennement avec plus de 1 500 établissements de santé.

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