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Un site pour rapprocher les établissements et les start-up

DSIH, Damien Dubois, MARDI 23 FéVRIER 2021

Le 9 février, le fonds Recherche et Innovation de la Fédération hospitalière de France (FHF) a lancé Hospi’Up, un guide sous forme de site Internet afin de faciliter la rencontre et la collaboration entre établissements de santé et start-up.

La Fédération hospitalière de France a créé le fonds FHF Recherche & Innovation pour fédérer l’ensemble des acteurs innovants en santé et soutenir les établissements de santé dans leur démarche d’innovation. Avec le soutien de Sham et de La Poste, le fonds a réalisé Le Guide Hospi’Up, qui se concrétise sous la forme d’un site Internet à destination des directions d’établissements sanitaires ou médico-sociaux « désireuses de travailler avec des start-up innovantes » et aux start-up développant des solutions à destination du secteur de la santé. Son objectif est de « transmettre à ces acteurs les éléments permettant de mieux se connaître, se comprendre et travailler ensemble ».

Une expérience de collaboration avec un CH pour 66 % des start-up

Pour les établissements de santé, l’objectif est d’en apprendre davantage « sur les start-up et leur écosystème, leurs valeurs et ce qu’elles pensent des établissements », avec la volonté d’identifier les bonnes start-up pour collaborer au mieux avec elles. Le guide donne également des conseils sur le management de l’innovation externe et sur l’accompagnement de solutions innovantes dans les établissements de santé.

D’après une enquête réalisée auprès de 120 start-up concernant leurs relations avec les établissements de santé, 66 % d’entre elles ont déjà travaillé avec un centre hospitalier et 60 % ont rencontré des difficultés à cette occasion. Dans la moitié des cas, la porte d’entrée a été un médecin.

Par ailleurs, d’après le guide, « une collaboration réussie dépend de trois facteurs : des pratiques interopérables, des objectifs complémentaires et des valeurs communes », lesquelles valeurs donnent des indices sur l’éthique et les pratiques de travail d’une start-up. S’agissant de la perception des établissements par les start-up, les trois caractéristiques positives identifiées se rapportent au savoir-faire, à la connaissance des usages et à l’expertise métier. À l’inverse, la perception négative est surtout due à :

  • Une structure complexe et trop hiérarchisée ;
  • La multitude d’interlocuteurs qui ne partagent pas toujours le même avis ;
  • Une forte inertie dans la prise de décision ;
  • Une réticence au changement ;
  • Un faible budget dédié à l’innovation.

Les trois quarts des établissements disposés à travailler avec une start-up

En miroir, pour les start-up, le guide donne des clés sur l’organisation du système de santé, des hôpitaux et des établissements médico-sociaux. Il décrit leurs valeurs et ce qu’ils pensent d’elles afin de permettre à ces dernières d’identifier les bons établissements, les bons interlocuteurs et comment collaborer au mieux avec eux. Il leur permet aussi de décrypter l’achat public innovant et le déploiement de solutions innovantes dans les établissements de santé. Ainsi, un sondage a été réalisé auprès de 141 établissements de santé de tout type et répartis sur l’ensemble du territoire sur la perception des start-up et les clés d’une collaboration réussie.

Si 72 % des établissements de santé n’ont jamais travaillé avec une start-up, les trois quarts d’entre eux n’éprouvent pas de craintes quant à une éventuelle collaboration. D’ailleurs, la totalité de ceux qui ont collaboré avec une start-up est disposée à recommencer, et un tiers des solutions déployées sont pérennisées. En revanche, les établissements semblent manquer de méthodologie puisque, à hauteur de 80 %, ils n’ont pas de processus dédiés à l’accompagnement de l’innovation externe.

Pour les établissements, les start-up sont centrées sur l’usage et la simplicité d’utilisation. Elles sont vues comme jeunes, dynamiques, innovantes, valorisantes, frugales, agiles, adaptables, proches, réactives et disponibles. Elles permettent le développement de nouvelles activités et de l’attractivité.

Dans le même temps, les établissements considèrent qu’elles manquent d’expérience, sont dispersées, méconnaissent les réglementations autant que le terrain et sont pétries de fausses croyances. Elles sont vues comme brouillonnes et mal organisées, fragiles et éphémères avec une faible capacité d’investissement. Enfin, les solutions high-tech sont souvent considérées comme des gadgets ne répondant à aucun besoin.

Cette perception montre aux start-up l’importance de rassurer les établissements de santé et de démontrer leurs capacités à comprendre et à anticiper leurs craintes.

Recenser les programmes d’accompagnement et les solutions innovantes

Le guide du fonds FHF est également destiné à recenser des programmes internes d’incubation ou d’accélération proposés par d’autres acteurs du domaine de la santé qui s’engagent dans l’accompagnement des start-up, notamment à l’hôpital. Par exemple, French IoT, un programme accélérateur initié en 2015 par le groupe La Poste, soutient chaque année une quinzaine de start-up innovant dans les services connectés à impact positif, autour de cinq thématiques dont l’e-santé.

Enfin, le site propose une base de données des solutions innovantes pour permettre aux agents de la communauté hospitalière publique de trouver une réponse à leurs besoins, et aux innovateurs de faire la promotion de leurs solutions. À ce jour, 430 établissements de santé et 185 innovateurs qui proposent 149 solutions innovantes y sont recensés.

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