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Les Français et l’e-santé, entre méconnaissance et intérêt

DSIH, MARDI 19 OCTOBRE 2021

France Assos Santé a sorti en juillet une étude sur « Les Français et la e-santé » qui montre notamment que, au-delà du boom de la pratique pendant les confinements, la télémédecine s’ancre dans les habitudes des Français.

L’institut CSA a réalisé pour France Assos Santé l’enquête Les Français et la e-santé qui a été publiée en juillet dernier. France Assos Santé représente l’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé. Elle a souhaité analyser le rapport des usagers avec les principaux outils numériques mis à leur disposition : le dossier médical partagé, le dossier pharmaceutique et la téléconsultation.

Une plus grande adhésion à la téléconsultation

Les chiffres sur les évolutions des usages sont fidèles aux différentes enquêtes parues depuis un an. Avant le confinement, seuls 7 % des Français avaient eu recours à la téléconsultation, et 22 % d’entre eux en sont devenus utilisateurs depuis le premier confinement, surtout via des plateformes de rendez-vous en ligne (72 %) dans la lignée des habitudes des Français de programmer leurs rendez-vous médicaux sur ces plateformes. De plusà peine plus de la moitié des nouveaux utilisateurs ont gardé cette habitude après la fin des confinements, alors que plus de 7 utilisateurs sur 10 se disent très satisfaits de cette expérience. Là aussi, les chiffres reflètent les résultats des autres enquêtes.

Les expériences de téléconsultation durant les confinements de 2020 semblent avoir été positives puisque seules 13 % des personnes interrogées déclarent que la téléconsultation ne peut en aucun cas remplacer une consultation en présentiel. Le premier atout de la téléconsultation est d’être plus « confortable », sur le plan physique et mental comme du point de vue du respect de l’intimité. Les principaux autres avantages cités sont :

  • Le gain de temps ;
  • La possibilité de consulter quel que soit l’endroit ;
  • La réduction des risques de contamination des virus ;
  • La possibilité de ne pas se déplacer avec des enfants.

Les principales limites évoquées, par plus d’un tiers des répondants, sont d’ordre technique (accès limité à Internet et aux outils informatiques) ou concernent le manque de fiabilité d’une téléconsultation par rapport à un examen clinique avec auscultation, par exemple. Ces chiffres confortent ceux d’une enquête menée fin 2020 par France Assos Santé Bretagne. Cette dernière a montré que les utilisateurs sont très à l’aise avec les outils utiles à la téléconsultation : 80 % des sondés n’ont pas eu besoin d’aide pour se connecter et ont utilisé à hauteur de 71 % la vidéo sur leur téléphone ou un ordinateur.

Une confiance a priori pour les services numériques

Par ailleurs, l’enquête de juillet montre que les Français sont adeptes des services numériques en santé tout en étant peu informés sur leur droit d’opposition concernant leurs données de santé. Ils utilisent pour près de 90 % un service numérique dans le cadre du parcours de santé, à commencer par Ameli (67 %) ou les plateformes de prise de rendez-vous (59 %). Il est à noter que seuls 24 % d’entre eux utilisent le DMP et 15 % le site ou la plateforme sécurisée d’un établissement de soins.
Si près des deux tiers des Français ont confiance dans la sécurisation des données de santé, pourcentage encore supérieur chez les patients et les aidants, un quart seulement des répondants déclare être bien informé et connaître ses droits d’opposition sur les données de santé, tandis qu’un autre quart ignore tout de ce droit. Pour l’autre moitié, le manque d’information et d’explications se fait ressentir.

DMP, DP et Mon espace Santé : une notoriété inégale

L’enquête montre par ailleurs que le DMP est connu mais encore peu utilisé, que le dossier pharmaceutique est majoritairement méconnu et que, bien qu’encore très peu connu, Mon espace Santé suscite l’intérêt. Il est perçu comme facilitateur dans le parcours de santé.

Ainsi, près de 8 Français sur 10 ont déjà entendu parler du dossier médical partagé, pour un peu moins de 50 % à connaître son fonctionnement, mais ils ne sont qu’un tiers à avoir ouvert un DMP, principalement à leur propre initiative (65 %). Le DMP est sous-utilisé, notamment parce que l’usager oublie en posséder un ou que le professionnel de santé ne le remplit pas. Le dossier pharmaceutique est moins connu, et ses caractéristiques restent floues pour les Français, dont seulement 11 % en sont dotés.

La notoriété de Mon espace Santé est faible, mais progresse. Elle est plus forte chez les 18-34 ans (27 % contre 14 % toutes tranches d’âge confondues). L’intérêt pour les services qui seront inclus est notable pour la majorité des Français favorables à l’ouverture de cet espace. Ils considèrent qu’il va permettre de faciliter l’ensemble du parcours de soins pour les professionnels de santé comme pour les patients (gestion et suivi des données, des traitements…). Quelques points de vigilance sont à souligner : pour la moitié des Français, ce service va créer une fracture sociale et peut amener à une déshumanisation de la santé. De plus, la confidentialité des données de santé est identifiée comme le frein principal (30 %).

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