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Les propositions du Cnom pour mieux soigner demain

DSIH, MARDI 15 FéVRIER 2022

À la suite de sa consultation « Soigner demain », l’Ordre des médecins a publié Le 10 février 2022 une série de propositions pour transformer notre système de santé, avec un axe consacré au numérique en santé au profit du patient.

À l’automne dernier, le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a lancé sa campagne « Soigner demain » afin de placer la santé au cœur de la campagne pour l’élection présidentielle de 2022 et de porter la voix des médecins dans le débat en amont du scrutin. Il a interrogé les médecins et les internes sur leur expérience de la crise sanitaire, l’avenir du métier de médecin, l’accès aux soins et la gouvernance du système de santé.

Le constat de l’Ordre des médecins

Après deux ans de pandémie, l’Ordre des médecins regrette que la santé ne soit pas davantage une priorité dans les débats de l’élection présidentielle. Il a donc ressorti de sa consultation une série de propositions pour une transformation de notre système de santé fondée sur les réalités territoriales et les besoins des patients.

Le Cnom avait constaté dès 2015 l’altération structurelle de notre système de santé que n’ont pas résorbée les deux réformes de 2016 et 2019. La pandémie de Covid-19 en a révélé les insuffisances. Pour l’Ordre, le système à bout de souffle n’a tenu dans cette période exceptionnelle que grâce, et aux dépens, des professionnels de santé. L’objectif de la transformation de notre système de santé doit être l’émergence d’un système unifié où tous les acteurs sont associés dans une mission territoriale publique et engagés par une responsabilité populationnelle commune.

Le numérique en santé : une priorité

Dans sa note de synthèse, le Cnom précise que la télémédecine comme solution de lutte contre les déserts médicaux ne fait pas consensus au sein de la profession :
44 % des médecins pensent que la télémédecine permettra d’améliorer l’accès aux soins (49 % en Île-de-France). Ceux qui en doutent le plus sont les généralistes (36 %) et les libéraux (34 %) ainsi que les médecins des territoires ruraux : Bourgogne – Franche-Comté (34 %), Pays de la Loire (34 %), Normandie (37 %), Centre-Val de Loire (38 %).
L’Ordre positionne tout de même le numérique dans ses priorités avec les propositions suivantes :

  • Accélérer l’interopérabilité des systèmes d’information entre professionnels de santé et établissements de santé publics et privés ;
  • Développer des ressources humaines aidantes et qualifiées pour accompagner l’usager du système de santé dans l’accès aux moyens numériques ;
  • Accompagner et valoriser tant les médecins que les autres professionnels de santé dans l’appropriation des outils et systèmes numériques ;
  • Mettre à la disposition des médecins dans le cadre du déploiement de Mon espace Santé les moyens matériels et de formation quant à l’utilisation de l’Espace ;
  • Inscrire les nouvelles technologies en santé dans une démarche éthique d’utilisation par les fournisseurs de logiciels médicaux et les fournisseurs/hébergeurs de serveurs numériques ;
  • Mettre en conformité l’ensemble des logiciels métiers afin d’avoir un accès simplifié et dématérialisé à Mon espace Santé dans tous les établissements et cabinets médicaux ;
  • Garantir la confidentialité et la cybersécurité de la transcription et des accès aux données de santé ;
  • Développer massivement le numérique dans des situations où l’essor de la télémédecine est susceptible d’apporter un gain majeur dans la qualité des soins et leurs délais d’accès :

o   téléconsultation médecin traitant-infirmier, au chevet du patient,
o   télé-expertise entre médecins,
o   téléradiologie optimisée afin d’augmenter le recours à l’imagerie type scanner ou IRM.

Les sept axes des propositions 

  1. Repenser la démocratie en santé ;
  2. Répondre aux objectifs populationnels de santé et de proximité par la création d’une mission territoriale publique : une responsabilité populationnelle collective ;
  3. Optimiser et valoriser la place du médecin dans la coordination du parcours de santé du patient à l’échelle de son territoire de vie ;
  4. Développer une politique de santé publique répondant aux besoins d’une prévention universelle ;
  5. Optimiser la formation initiale au regard de l’exercice professionnel et de la société ;
  6. Garantir le parcours professionnel répondant aux besoins de chaque médecin ;
  7. Adopter le numérique en santé au profit du patient.

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