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En direct des #JOUSIB22 | Le numérique responsable, vu du terrain

DSIH, VENDREDI 18 MARS 2022

Comment mettre en pratique le numérique responsable pour réduire l’empreinte environnementale et sociétale de la technologie ? Lors des 10èmes journées des adhérents du SIB, plusieurs invités sont venus présenter vendredi dernier, au cours d’une table-ronde, leurs approches et contributions pragmatiques pour des usages plus respectueux des individus et des environnements.


Pour Philippe Derouette, directeur adjoint de la stratégie à l’Institut du numérique responsable, par ailleurs architecte d’entreprise sur le numérique responsable du groupe BPC, place à la frugalité. Il est l’un des ardents promoteurs du concept de Wise tech qui défend un équilibre entre les technologies avancées et la lowtech. En clair, il ne faut pas recourir systématiquement à des solutions high-tech, si elles ne sont pas nécessaires. « Nous croyons en la simplicité, au partage, à la régénération à partir des outils et connaissances déjà disponibles », argumente-t-il. Un constat motive cette approche : « 50 % des fonctionnalités des applications ne servent à rien… », relève-t-il.

Claudie David, directrice de l’innovation au SIB, plaide aussi pour une innovation utile et écoresponsable. « C’est un vrai changement de mentalité, pour les développeurs, les designers et les chefs de projets », dit-elle. Il faut revenir aux besoins des utilisateurs. Nicolas Jolivet, responsable de la BU cybersécurité et protection des données au SIB, ajoute une autre dimension du numérique responsable : la minimisation et le stockage des données de santé. Il faut intégrer cette exigence au plus tôt dans les projets, et miser sur un hébergement de proximité, comme le propose le SIB.

Comment se positionne Frederick Marchand, CEO et co-fondateur de Digital4better, adepte du numérique à impact positif ? « Nous intégrons dans nos approches une notion d’impact environnemental et de sobriété, en améliorant la performance numérique à partir de la règle des trois U : utile, utilisable et réellement utilisé ». Par exemple, la fonctionnalité de messagerie sur un compte bancaire remplit-elle tous ces critères ? Pas sûr… analyse-t-il. « Il nous faut aujourd’hui changer notre manière de faire », ajoutant toutefois : la sobriété ne doit pas être l’austérité.

Autre exemple, celui de l’association « Les P’tits Doudous », créée et présidée par Nolwenn Febvre, infirmière anesthésiste au CHU de Rennes qui n’a pu participer aux échanges. L’association finance des tablettes pour distraire et apaiser les enfants hospitalisés, ce qui permet de limiter les prescriptions médicamenteuses. La collecte des fils de bistouri usagés à des fins de recyclage permet de financer ces tablettes. 

De son côté, Vincent Leroux, médecin de santé publique aux Hôpitaux de Saint-Maurice (94), prône non pas un numérique responsable à l’hôpital mais l’écoconception des soins, productions majoritairement attendues des établissements de santé. L’écosoin conjugue à la pertinence du soin la bonne compétence, au bon moment, dans un délai satisfaisant, la reproductibilité des ressources tout en prenant en compte les impacts environnementaux, et un usage raisonné du numérique dans une optique non pas de sobriété mais d’optimum numérique. Une vision globale qui implique là-aussi un changement d’habitudes de la part des professionnels de santé. Mais, conclue-t-il, ces derniers sont dans l’adaptation en permanence. Et, c’est sans doute à cette adaptabilité que nous invite une approche numérique responsable.

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