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Congrès Apssis 2022 - Dossier patient informatisé : le Centre hospitalier Laborit (CHL) a développé un mode dégradé tout seul

DSIH, JEUDI 07 AVRIL 2022

Le Centre hospitalier Laborit (CHL), à Poitiers, a initié il y a une dizaine d’années une démarche de procédures dégradées, notamment autour du dossier patient informatisé. Une démarche de longue haleine aujourd’hui bien utile, mise en avant lors du 10e congrès de l’Association pour la sécurité des systèmes d'information de santé qui se tient jusqu’à ce soir au Mans.

Julie Lecomte, chef de projet dématique, DPO et CSSI du centre hospitalier Laborit, était très entourée le 6 avril, après sa présentation. Parmi les remarques entendues : « Votre éditeur ne vous a vraiment pas aidé sur ce projet ? » ; « Pourrais-je récupérer votre code logiciel pour mon établissement ? » ; « J’ai des sites distants à plus d’une heure de route, ça me serait bien utile… »

Elle venait de faire part à l’auditoire de la façon dont le centre hospitalier a mis en place une procédure dégradée sur son DPI Cortexte. Le projet est né en 2012, avec pour but d’assurer une continuité dans la disponibilité des informations dans les services cliniques. Jusqu’en 2012, des groupes de travail ont abouti à la création de trois outils : un kit de survie (accessible à tout moment sur les PC de production), qui contient les informations jugées essentielles, dont les procédures dégradées) ; un agenda dégradé, qui permet de consulter au format HTML les plannings des agents ayant souhaité entrer dans la procédure ; et surtout un Cortexte dégradé, qui permet de consulter sous format HTML les dossiers patients.

Concrètement, les données patients sont extraites de Cortexte et copiées sur des PC dédiés (chiffrés, allumés en permanence et aux ports USB bloqués) deux fois par jour. En cas de panne du réseau informatique, ces données – bien évidemment protégées par un mot de passe – sont accessibles en mode lecture. Les agents passent au format papier, avec rétrosaisie des données lorsque le réseau est rétabli.

Cette solution a été développée en interne, sans appui de l’éditeur, a expliqué Julie Lecomte. Depuis, ce dernier a bien développé un mode dégradé, mais les données patients étant stockées sur des serveurs, elles restent inaccessibles en cas de panne réseau : le CHL continue donc d’utiliser sa solution maison.

Mais attention, « ce n’est pas parce que vous avez développé un outil que c’est fini : ce n’est que le début de l’aventure », a insisté Julie Lecomte. « Il faut de multiples itérations pour atteindre une maturité organisationnelle », a-t-elle dit. Ainsi, après plusieurs questionnaires ayant montré que les agents manquaient de maîtrise de cet outil, il a été décidé de l’intégrer dans la formation obligatoire au DPI, afin que tous les utilisateurs testent au moins une fois le mode dégradé.

Pour plus d’efficacité, le processus de déclenchement de la procédure dégradé a aussi évolué. A l’origine, il était du ressort de la cellule de crise, en cas de panne généralisée majeure et impactant très fortement l’organisation. Désormais, la maîtrise d’ouvrage du DPI peut décider de débrayer ; ou en période non-ouvrée, le cadre de garde, avec l’aval du directeur de garde. Cela permet de mettre en place la procédure même en cas de panne limitée dans le temps ou géographiquement. C’est ainsi qu’en 2021, la procédure dégradée a été utilisée trois fois, pour des périodes allant de deux à cinq jours. 

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