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Sécurité informatique en santé
 : Appel à l’informaticovigilance

DSIH, MERCREDI 10 JUILLET 2013

Faut-il toujours attendre les accidents pour réagir ? Nous avons ouvert, dans le magazine DSIH publié en mai dernier, le dossier des bugs logiciels et de l’émergence de l’informaticovigilance (pages 64 à 71). Nos interviews d’experts ont bien mis en lumière la prise de conscience que la sécurité du patient exige de se mobiliser. Pour autant, les avis divergent encore quelque peu sur les réponses à mettre en œuvre. La Une du Parisien de ce 10 juillet (« Mort sur ordonnance ») met les logiciels en accusation à la suite du décès d’une patiente à l’hôpital de Versailles. Ce drame poussera-t-il chacun des acteurs à prendre ses responsabilités ? 


Ne soyons pas naïfs. Il ne suffira pas de certifier les logiciels d’aide à la prescription pour éviter tout danger. Pas plus que la normalisation AFNOR des installations électriques a écarté tout risque d’électrocution. Parmi les principales faiblesses de notre système de soins et de nos systèmes d’information en santé, n’oublions pas que nous avons encore un bon déficit en matière de gestion des risques et de déclaration (et d’analyse) des incidents. Ici et là, des équipes hospitalières (de pharmaciens surtout) ont commencé à travailler sur les erreurs médicamenteuses liées à l’informatisation du circuit du médicament. Signalons notamment un remarquable travail de thèse signé d’Aurélie Constans-Brugeais qui a analysé ces erreurs en menant une enquête multicentrique auprès de 5 établissements de Basse-Normandie. Tandis que Bruno Charpiat, pharmacien aux HCL, a étudié pas moins de 7000 ordonnances sur une période de 4 ans pour identifier les diverses catégories d’erreurs. On peut aussi noter l’action de précurseur du CHRU de Brest qui a mis en place une structure de logicio vigilance. 
La connaissance est éparse, mais elle n’est pas nulle. Reste à la formaliser, à la structurer (une fiche de déclaration constituant une étape indispensable)… et à en tirer les enseignements nécessaires. 
Dans les dysfonctionnements logiciels, il n’y a jamais de bouc émissaire trop facile, ni de solution trop évidente. Il devient indispensable que les utilisateurs fassent remonter tous les risques si l’on veut vraiment aller vers des actions correctrices et préventives. C’est une véritable culture de l’informaticovigilance qui doit naître aujourd’hui dans le secteur de la santé.

D.L.

Le dossier des Bugs dans DSIH numero 9 

Article Le Parisien ("Mort sur ordonnance")

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