Une interview de Nicolas Roduit, DHUG  
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La VNA des Hôpitaux Universitaires de Genève, étape 2 :
Ou comment et au-delà de la radiologie, gérer la massification, la diversification et la sécurisation des données ?
 
 
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En février 2021, les Hôpitaux Universitaires de Genève démarraient leur projet VNA destiné notamment à remplacer leur PACS historique, mais aussi à déployer des workflows innovants.

À la suite d’une consultation précise et exigeante, divisée en trois appels d’offres distincts (applicatif VNA, stockage SDS et hardware, à retrouver sur dsih.fr, s’en sont suivies plusieurs étapes : Nicolas Roduit, Architecte logiciel, en charge du projet VNA aux HUG fait un premier bilan du projet

DSIH : Au-delà du déploiement d’une plateforme VNA, pouvez-vous évoquer les autres enjeux du projet dans le périmètre IT ?

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Nicolas Roduit : Tout d’abord la capacité de l’éditeur de la VNA retenue [INFINITT Healthcare] de pouvoir stocker les données médicales sur un format S3 local compatible avec notre solution SDS en place [Software Defined Storage] afin de répondre aux exigences de haute disponibilité.

Il s’agissait d’un élément central de notre cahier des charges, les HUG ayant déjà pris la décision d’investir dans ce type d’infrastructure avec la solution SDS Scality.

Le SDS a pour principal concept de virtualiser le stockage en ajoutant une couche d’abstraction entre les applications et les solutions de stockage classiques sur lesquelles les données sont inscrites. Cette abstraction permet plus de flexibilité dans la gestion du hardware.

Cette couche logicielle permet à nos administrateurs de réunir et d’installer les dispositifs de stockage de façon plus souple.
Dans le même temps, la virtualisation du stockage permet d’offrir de meilleurs niveaux de disponibilité sans devoir interrompre les applications pendant la mise à jour des systèmes de stockage. Elle offre une capacité potentiellement illimitée.

Par ailleurs, l’utilisation de S3 « on premise » offre, en comparaison avec un système de fichiers traditionnel, plus de sécurité grâce aux API d’object locking & de versioning, plus de souplesse grâce aux fonctionnalités d’expiration et de transition, et plus de performance, y compris lors des transactions DICOM.

Un autre impératif consistait à effectuer une reprise de données conséquente [500 To en 10 mois] mais aussi à faire évaluer la sécurité de la solution dans son intégralité par un cabinet indépendant avant la mise en production en avril 2022.

Enfin, il s’agissait également au cours du projet de construire la solution de manière à poser les bases de workflows innovants tels que l’intégration de données d’anatomopathologie ou encore de vidéos de chirurgie.

DSIH : Avec du recul, quel a été le facteur clé pour le succès du projet ?

Nicolas Roduit : Un des facteurs déterminants aura été la capacité d’INFINITT de s’adapter aux contraintes techniques et de travail des HUG. De nombreux ajustements ont en effet été réalisés afin d’obtenir les meilleures performances possibles et d’exploiter au mieux les possibilités offertes par la nouvelle infrastructure des HUG.

INFINITT nous a aussi accompagnés dans la mise en œuvre d’une intégration forte entre l’OPEN API de la VNA et notre Dossier Patient développé en interne, au travers de l’utilisation de différents standards choisis en fonction du besoin à remplir [DICOMWeb, WADO, FHIR...].

DSIH : Quelle a été la méthode ?

Nicolas Roduit : Nous avons décidé de travailler dans un esprit de co-construction, avec notamment la venue d’équipes de développeurs d’INFINITT dans nos locaux qui a révélé toute son efficacité, à l’inverse de classiques phases de définition/livraison/recette, moins précises et plus chronophages.

Les HUG se sont pour leur part fortement impliqués en affectant une équipe projet complète à la relation partenaire.

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Figure 1 : Délégation de développeurs en provenance de Corée du Sud dans les locaux des HUG

DSIH : Quelle est l’architecture de la solution ?

Nicolas Roduit : La solution globale dispose de 3 environnements distincts [Développement, Certification et Production], nous permettant de tester chaque nouvelle version avant une mise en production sécurisée, mais également de développer en interne efficacement.

Par ailleurs, chaque environnement est répliqué intégralement et positionné derrière un répartiteur de charge permettant à la fois une résilience maximum indispensable au bon fonctionnement d’un hôpital universitaire, mais aussi l’application de mises à jour avec un temps d’arrêt minimum.

Un énorme effort a également été consenti par les HUG dans la mise en place d’outils de monitoring de l’infrastructure, des applicatifs et des performances, nous permettant d’être proactifs en cas de difficultés.

DSIH : Où en êtes-vous dans le déploiement et quelles sont les prochaines phases de votre projet ?

Nicolas Roduit : Aujourd’hui la solution est en production depuis près de 12 mois en radiologie et nous sommes bien avancés dans la seconde phase avec des objectifs ambitieux :
- La mise en place de workflows spécifiques dédiés aux données anatomopathologiques [500 To/an] et aux vidéos chirurgicales [36 To/an]
- Une gestion du cycle de vie permettant la maîtrise de ces nouvelles données extrêmement volumineuses
- La fourniture d’outils de recherche sémantique, à la fois dans les données de comptes rendus médicaux mais également dans les métadonnées DICOM
- La mise en production de l’API INFINITT d’intégration et de consultation de données non-DICOM, toujours en forte intégration avec le Dossier Patient de l’établissement.

DSIH : Finalement, quelles sont les premières conclusions à tirer d’un projet de cette ampleur ?

Nicolas Roduit : Aujourd’hui, nous sommes convaincus de deux choses :
- Nos objectifs ne pouvaient être remplis qu’à l’aide d’une VNA, les PACS étant à la fois trop centrés sur la radiologie et finalement assez peu outillés pour la mise en place de workflows hors de cette discipline.
Or, il était impératif pour nous de profiter de ce projet pour simplifier notre système d’information en définissant un seul silo de données principal, capable de répondre aux futurs enjeux de stockage et de distribution de l’information médicale.
- Ce type de projet ne peut être mené que dans un cadre de co-construction avec un éditeur suffisamment agile pour s’adapter à nos besoins ou nos contraintes, la réalité d’un déploiement étant telle qu’il faut parfois revoir la méthode en cours de chemin pour atteindre les objectifs, voire aller au-delà de ce qui était prévu initialement.

Rendez-vous dans quelques mois pour la présentation du résultat des prochaines phases.

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Contact infinitt France :
eric.duclos@infinitt.com
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