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« La parole à… » Thierry Jacquemin

DSIH, Delphine Guilgot, MARDI 21 NOVEMBRE 2023

« Dans la santé, l’informatique ne se résume pas à la technique. C’est de l’humain et des projets à construire et consolider. » En plus de 20 ans de carrière, Thierry Jacquemin a eu plusieurs vies. Tour à tour directeur des systèmes d’information en établissement hospitalier, chargé de mission en ARH ou consultant en organisation, il a eu l’occasion d’accomplir de nombreuses missions, de la gestion d’appels d’offres au pilotage d’expérimentation, en passant par la gestion d’un service… Il nous dit tout de son métier, appelant la jeunesse en quête de sens à s’y intéresser.

DSIH : Qu’est-ce qui vous attache particulièrement au secteur de la santé ? 

La dimension humaine et le sentiment de participer à une œuvre collective. C’est se lever tous les jours en étant convaincu que notre action participe à l’amélioration de la santé et à l’accompagnement des personnes en situation de fragilité.

DSIH : Pouvez-vous nous partager deux projets sur lesquels vous êtes intervenu et nous expliquer comment vous y êtes-vous pris pour les mener à bien ? 

Le dernier en date est le pilotage opérationnel du projet ESMS numérique pour 19 EHPAD de la Fondation des Diaconesses de Reuilly. Il s’agit ici de rendre vraiment performante l’informatisation des établissements. Il a fallu harmoniser les paramétrages, compléter les installations du DUI en développant sa mobilité et ses connexions, travailler à la mise en conformité avec le Ségur du Numérique … Un autre projet significatif, plus ancien celui-là, a été la coanimation d'une expérimentation du DMP incluant 17 établissements publics et privés et un groupe de médecins libéraux franciliens. Le projet, alors en cours de conception, a soulevé de nombreuses difficultés. Dans les deux cas, j’ai pu observer que pour aboutir, les projets e-santé devaient répondre à deux prérequis. Le premier est qu’ils doivent être une déclinaison des projets médicaux des acteurs de terrain et s’y intégrer de manière juste. Ensuite, le second est l’implication des acteurs, publics, privés, hospitaliers ou libéraux, qui va faire la différence. Quand tout cela est réuni, le pilotage opérationnel devient efficace ; encore une preuve que la technique seule ne suffit pas.

DSIH : Le secteur a des difficultés à recruter. Quel message aimeriez-vous porter auprès des jeunes hésitant à s’engager ?

L’informatique en santé est en devenir. Il s’agit certainement du système d’information actuellement le plus complexe, avec l’intégration de l’imagerie médicale, des dispositifs médicaux de télésurveillance ou de la télémédecine et de l’assistance à la décision en utilisant l’intelligence artificielle. Et tout cela dans un contexte d’hypersensibilité des données. Parallèlement à ces enjeux à forte connotation technique c’est un métier qui, paradoxalement, touche de près au vivant et à l’éthique, qui a du sens, celui d’accompagner les patients, les citoyens, à chaque étape de leur vie. Travailler dans le secteur de la santé, c’est se donner l’opportunité de s’ouvrir à de grands projets informatiques et techniques qui intègrent l’humain pendant, avant et après, c’est s’ouvrir à de grands projets informatiques et technologiques au bénéfice de l’humain.

#hospitalier#numérique