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En direct de SANTEXPO 2022 : Dedalus, le CHU de Montpellier et l’Université de Montpellier lancent ERIOS, un centre de R&D sur les usages des logiciels en santé

DSIH, JEUDI 19 MAI 2022

L’éditeur Dedalus, le CHU de Montpellier et l’Université de Montpellier ont annoncé le 18 mai, lors du salon SANTEXPO 2022, le lancement du projet ERIOS, un lieu d’expérimentation inédit sur les usages des logiciels en santé. Basé sur une logique de co-construction, il va dans un premier temps se consacrer à améliorer les usages du dossier patient informatisé (DPI). DSIH a rencontré les promoteurs du projet.

C’est une première en France : Dedalus, opérateur européen majeur du numérique en santé, le CHU de Montpellier et l’Université de Montpellier, ont conçu un centre de recherche dédié aux usagers numériques en santé. Baptisé ERIOS (Espace de Recherche et d’Intégration des Outils numériques en Santé), ce projet vise à faire travailler ensemble l’industrie et les professionnels de santé, pour permettre la co-construction et l’évaluation systématique d’outils numériques, selon une méthodologie scientifique. « L’innovation doit être co-crée : la collaboration nous permet d’améliorer les usagers afin de mieux servir le système de santé », a expliqué Andrea Fiumicelli, CEO de Dedalus, lors de la conférence de presse.

Le premier volet du projet est centré sur les nouveaux composants du Dossier patient informatisé, afin de permettre un usage toujours plus fluide pour les soignants. ERIOS associe une équipe dédiée de développeurs et d’experts en design et ingénierie logicielle, implantée sur le CHU et gérée par Dedalus, avec une équipe projet CHU chargée d’organiser l’implication des différents utilisateurs et services testeurs, de garantir la protection des données et l’évaluation des résultats cliniques dans la prise en charge des patients. « Les usages du numérique supposent d’associer les usagers le plus précocement possible au développement, qu’ils soient professionnels de santé, patients, ou aidants », a souligné Thomas Le Ludec, directeur général du CHU de Montpellier.

Dans un communiqué, Dedalus annonce que les objectifs d’ERIOS seront : « inventer et coconstruire une nouvelle génération de dossier patient informatisé et les outils de télémédecine de demain » ; « permettre l’émergence d’une santé publique de précision sur un territoire donné, grâce à l’articulation des données des systèmes d’information hospitalier avec les données de l’environnement » ; « inclure l’utilisateur patient dans la co-construction et l’usage des outils numériques de santé leur étant destinés » ; « développer des connaissances sur les usages du numérique dans les organisations de santé ».

Les premiers résultats d’ERIOS pourraient apparaître rapidement. « Notre logique sera de développer et tester très vite, en mettant l’accent sur la réactivité du projet », a souligné Guillaume Reynaud, Directeur des Relations Publiques de Dedalus. « Nous voulons que les premiers cas d’usage sortent très vite », a-t-il promis. Pour y parvenir, ERIOS va bénéficier de financements publics dans le cadre du programme France2030, lancé par la Direction Générale des entreprises (DGE) et opéré par Bpifrance.


DSIH s’est entretenu avec Frédéric Vaillant, Directeur général délégué France de Dedalus, Thomas Le Ludec, Directeur général du CHU de Montpellier et le Dr. David Morquin, médecin hospitalier et responsable médical de la stratégie numérique du CHU de Montpellier.

DSIH : Comment ce partenariat entre Dedalus et le CHU de Montpellier est-il né ? 

Thomas Le Ludec : Lors du déploiement de notre dossier patient informatisé DxCare, nous avons constaté que si les utilisateurs avaient adopté la solution, ils avaient toujours des attentes non-résolues autour de la capacité d'usage ou de l'ergonomie. Un utilisateur à l'hôpital manie des milliers de données par jour. C'est une charge cognitive énorme. Comment peut-on la diminuer ? Pour répondre à cette question, nous avons eu l’idée de concevoir avec les utilisateurs, dès le départ, les outils dont ils ont besoin.

Frédéric Vaillant : Ce partenariat est la conclusion de dix ans de collaboration avec le CHU de Montpellier autour du dossier patient. Il est maintenant en place : que faire pour l’améliorer, pour redonner du temps au personnel soignant ? C’est cette idée qui nous a incités à lancer ce projet, car nous sommes convaincus que maintenant que tout est dans le dossier patient, la prochaine étape est de l’optimiser au mieux pour apporter du plus au personnel soignant.

Ce travail ne pouvait pas se faire uniquement dans le service R&D de Dedalus ? Vous vouliez mettre l’accent sur l’usager ?

Frédéric Vaillant : Tout à fait, nous voulons des avancées qui partent du terrain. Ce retour des usagers, qui est primordial, est absent quand on fait travailler uniquement la R&D.

Thomas Le Ludec : Nous avons également l'ambition de raccourcir la courbe d'apprentissage. C'est important car lorsque vous êtes à l'aise avec un produit, vous pouvez lui en demander plus. De plus, dans un CHU, un dossier patient informatisé est un puit de données. L’utiliser pour de la recherche clinique est donc aussi un moyen d’améliorer la prise en charge du patient.

Au-delà du DPI, ERIOS pourrait-il se pencher sur d’autres sujets ?

Frédéric Vaillant : Nous parlons du DPI car le déploiement se termine au CHU de Montpellier et le projet nous permettra de le faire évoluer, mais nous prévoyons de travailler sur d’autres sujets : améliorer les relations entre la ville et l'hôpital, intégrer de la télémédecine... 

Thomas Le Ludec :  ERIOS signifie « Espace de recherche intégré pour l'amélioration de l'organisation des soins ». Nous voulons donc offrir une capacité d'évolution dans la relation entre l'hôpital et la ville, mais aussi dans la relation entre les professionnels et les patients et leur entourage. Il y a trois phases dans ERIOS : la première est très hospitalière, autour du DPI, la second concerne les liens entre les différents acteurs de la santé et du médicosocial, et la troisième tourne autour de la santé publique de précision, avec l’objectif de pouvoir guider des choix publics, des stratégies de soins, en fonction d'une analyse fine des données. 

Vous bénéficiez de financements de la banque publique d’investissement (BPI). Leur avez-vous présenté des cas d’usages précis sur lesquels vous voulez travailler ?

David Morquin : Nous leur avons présenté beaucoup d’exemples de ce que nous pourrions faire, mais en spécifiant que ces exemples ne seraient pas forcément ceux sur lesquels nous partirions, car nos choix dépendent de plusieurs critères. Sur le dossier patient informatisé, nous avons présenté essentiellement des cas d’usage sur la diminution de la surcharge cognitive. Par exemple, comment faire de la compréhension vocale avec une intelligence conversationnelle pour réduire le fossé entre ce que je dis et la donnée qui est structurée ? Comment créer des interfaces contextuelles pour piloter un dossier ? Nous avons aussi présenté des cas d’usages sur l’auto-apprentissage des produits, et sur le côté inclusif du produit, afin que les interfaces soient accessibles et compréhensibles pour l’ensemble des patients

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