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Webinaires ANS : l’interopérabilité au programme

DSIH, Damien Dubois, MARDI 22 DéCEMBRE 2020

En novembre et en décembre, l’ANS a proposé une nouvelle session d’une dizaine de webinaires à destination des professionnels de santé. Deux séances de la dernière semaine étaient consacrées à l’interopérabilité.

En cette fin d’année digitale, l’Agence du numérique en santé a proposé un programme de webinaires sur les projets phares de l’e-santé à destination des éditeurs, des structures de santé, des professionnels de santé, des porteurs de projets, des fournisseurs de solutions numériques, des sociétés de conseil en santé pour échanger avec des experts sur les thématiques qui impactent leur quotidien. La session s’est terminée par une semaine consacrée au sujet majeur de l’interopérabilité, pierre angulaire de la croissance en e-santé, en traitant de l’évaluation des terminologies de santé et de l’interopérabilité du DMP en anesthésie-réanimation.

Pourquoi évaluer les terminologies de santé ?

Le premier webinaire concernait les terminologies de santé, essentielles pour favoriser l’interopérabilité et dotées d’un impact direct sur les acteurs du terrain. Les ressources sémantiques sont construites de manière multiculturelle par des experts métiers du domaine et des experts informatiques.

Yann Briand, pharmacien expert sémantique à l’ANS, et le Pr Stefan Darmoni, du Laboratoire d’informatique médicale et d’ingénierie des connaissances en e-santé – Limics – du CHU de Rouen, ont fait le point sur les méthodes mises en œuvre par l’ANS pour évaluer les terminologies de santé. Pour illustrer leur propos, un représentant du Limics a montré l’importance de l’évaluation de ces terminologies.

Au cœur du dispositif, l’évaluation est donc nécessaire pour répondre à un besoin spécifique ou général dans le cadre la facturation d’un acte ou de la normalisation des statistiques de morbi-mortalité à travers le monde, mais aussi pour structurer les données au sein d’un dossier patient électronique.

Face aux très nombreuses ressources sémantiques disponibles, il est important de pouvoir juger de leur qualité à partir de critères objectifs, en fonction du type de ressources et de leur usage. Le Centre de gestion des terminologies de santé (CGTS), créé en 2018 dans le cadre de l’action 10 de la feuille de route « Ma santé 2022 », est l’instance de gouvernance sémantique du domaine de la santé qui fédère le vocabulaire commun des échanges de santé avec trois missions : assurer la maîtrise d’ouvrage opérationnelle de l’édition des terminologies, les publier et accompagner les utilisateurs.

L’écosystème sémantique français est riche de beaucoup de terminologies en usage. Cette hétérogénéité nuit à l’interopérabilité et oblige à une structuration pour améliorer la qualité du corpus sémantique et stimuler son usage sur le terrain. Le CGTS rationalise l’offre des terminologies médicales afin de constituer un corpus national cohérent, en commençant par un effort qualitatif mené autour de la terminologie déjà en usage. L’objectif est d’obtenir un corpus national librement accessible et exploitable destiné à servir de langage commun pour les échanges entre professionnels. La question de l’évaluation se pose lorsqu’il est nécessaire de choisir une nouvelle terminologie ou qu’un nouveau cas d’usage apparaît.

L’évaluation est la clé d’un corpus bien organisé. Elle requiert plusieurs processus : juridique en matière de propriété intellectuelle et de sécurité juridique, mais aussi technique concernant les composants, le vocabulaire, les relations entre les termes, les règles de définition des concepts et les ressources dans le contexte d’utilisation. L’objectif de l’évaluation de la terminologie est d’identifier son adéquation aux besoins, son accessibilité et son exploitabilité.

Le volet interopérable d’anesthésie-réanimation du DMP

Un second webinaire, centré sur le volet interopérable d’anesthésie-réanimation du DMP et proposé en partenariat avec la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar), s’adressait à tous les publics, mais principalement au personnel soignant, aux pilotes nationaux des SISP et aux directions des systèmes d’information.

Le Pr Hervé Bouaziz, président de la Sfar, le Dr Nemanja Milenkovic, responsable du développement territorial à l’ANS, le Dr Jean-Louis Bourgain, anesthésiste à l’institut Gustave-Roussy de Villejuif, et le Dr Thierry Morvan, anesthésiste à la polyclinique Côte basque Sud de Saint-Jean-de-Luz, ont décrit le travail collaboratif entre les professionnels de santé et les experts de l’ANS dans le but de produire un document interopérable implémentable par toutes les solutions logicielles dans le dossier peropératoire d’anesthésie-réanimation, après avoir procédé à de nécessaires rappels sémantiques. « L’interopérabilité est la capacité que possède un produit ou un système, dont les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec d’autres produits ou systèmes existants ou futurs, et ce sans restriction d’accès ou de mise en œuvre », ont-ils précisé. Plus que la connaissance des interfaces d’un système, c’est donc la standardisation des interfaces qui permet une interopérabilité avec d’autres produits ou systèmes sans travaux d’adaptation lourds.

L’autre élément important du processus est le cadre d’interopérabilité des systèmes d’information de santé (CI-SIS). Il s’agit d’un recueil de spécifications d’interopérabilité facilitant dans un environnement sécurisé l’échange et le partage des informations entre systèmes d’information de santé. Basé sur des normes et des standards internationaux, il permet de définir, de promouvoir et d’homologuer des référentiels contribuant à l’interopérabilité, à la sécurité et à l’usage des systèmes d’information de santé et de télésanté. Il permet également de soutenir le développement des systèmes d’information partagés dans le domaine de la santé et du secteur médico-social afin de favoriser la coordination et la qualité des soins, la prévention, la veille et l’alerte sanitaire. Son objectif est de faciliter l’interopérabilité des SIS en respectant leur autonomie et en favorisant les échanges entre les systèmes, notamment dans le cadre de projets de santé tels que le dossier médical partagé ou le répertoire opérationnel des ressources.

Les intervenants se sont ensuite attachés à décrire les informations essentielles du dossier d’anesthésie (pré, per et postopératoire) nécessaires à la production d’un document interopérable faisant consensus au sein de la communauté des acteurs de l’anesthésie-réanimation. En partant de la genèse du projet par les experts métiers, ils ont rappelé les normes et les standards internationaux avant de conclure en présentant les perspectives ouvertes par ce dossier pivot pour la spécialité médicale transverse que représente l’anesthésie-réanimation française.

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