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Trois questions sur le Dossier Pharmaceutique au Dr Gilles Hebbrecht, adjoint à la cheffe de bureau Systèmes d'information des acteurs de l'offre de soins à la DGOS (ministère des Solidarités et de la Santé)

DSIH, LUNDI 14 JUIN 2021

  

Rappelez-nous vos principales missions au niveau des systèmes d'information (SI) des établissements de santé ?

Le bureau des SI de la Direction générale de l’offre de soins définit les exigences et orientations de l’État sur la transformation numérique des SI en santé. Celle-ci a démarré à l’hôpital depuis 2007 et s’est accélérée avec le plan Ma santé 2022, la feuille de route du numérique en santé et le Ségur numérique. Là aussi le bureau joue un rôle important dans l’évaluation et l’accompagnement opérationnel : plan d’investissement, outils, animation du dialogue avec les établissements, les fédérations hospitalières, les industriels et éditeurs pour travailler au plus près du terrain, au service des utilisateurs.

L’histoire du Dossier Pharmaceutique (DP) en établissement de santé a débuté dans les années 2010. Que change ici la loi ASAP* ?

Nous sommes en phase avec les objectifs portés par l’Ordre des pharmaciens et avec la rédaction de la loi ASAP qui prévoit l’obligation de consultation et d’alimentation du DP en établissement de santé dès lors que les SI le permettent. De nombreuses briques applicatives sont ici mises en jeu, avec des questions d’urbanisation, de traitement des échanges entre les différents modules, de définition des référentiels médicaments et dispositifs médicaux implantables (DMI). La rédaction de la loi fixe le cap mais accorde la souplesse nécessaire pour prioriser les développements et phaser la mise en œuvre, construire l’interopérabilité en direction du DP à la fois sur les couches basses et les messages sécurisés. Elle permettra des logiques de Proof of Concept et d’expérimentations avant généralisation et déploiement. La première brique mise en œuvre sera sans doute celle de la rétrocession qui implique relativement peu de logiciels. Mais la cible in fine est de mettre à la disposition des professionnels de santé l’ensemble de l’historique médicamenteux et des DMI. 

Quel est l'intérêt pour la DGOS d’une généralisation de l'usage du DP en établissement de santé et d’une plus grande intégration dans les SIH ? 

L’intégration est absolument nécessaire. Le premier enjeu est la mise en œuvre d’échanges bidirectionnels entre DP et SI hospitaliers, pour alimenter le DP, et pour intégrer les données DP dans le dossier patient informatisé. On voit à quel point les pharmaciens et médecins hospitaliers, à commencer par les urgentistes et anesthésistes, attendent avec impatience cette intégration. Sans parler des logiques d’alertes et de gestion des ruptures de stocks de médicaments. Deuxième enjeu : ces échanges s’intègrent dans la tendance lourde lancée depuis le programme Hôpital numérique et poursuivi par le programme Hop’en de dématérialisation de la prescription interne des établissements, pour alimenter le plan de soins. Les échanges avec le DP sont le prolongement naturel de cette traçabilité. Le troisième enjeu touche le programme e-Parcours et MonEspaceSanté. Le DP jouera ici un rôle avec le développement par l’Ordre de l’appli Dossier Pharma pour les patients. Cet écosystème est porteur d’avenir, avec à la clé une simplification du travail des professionnels de santé et une meilleure visibilité offerte au patient.

* Loi d'accélération et simplification de l'action publique du 7 décembre 2020.

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