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Challenge de suppression des e-mails inutiles, le pli est pris

Pierre Derrouch, MARDI 18 OCTOBRE 2022

Du 19 septembre au 30 septembre 2022, durant la semaine européenne du développement durable, s’est déroulé le 1er challenge national de suppression d’e-mails inutiles lancé par la Fédération hospitalière de France. Un petit pas pour sensibiliser les hôpitaux aux enjeux de la transition écologique en santé.  

Mesurer avec précision l’empreinte carbone d’un e-mail n’est pas chose aisée. De nombreux paramètres doivent être pris en considération : poids de l’e-mail, nombre de destinataires, type de terminal d’envoi et de lecture, consommation énergétique des serveurs… Des données existent cependant. Dans son guide « En route vers la sobriété numérique », l’ADEME estime à 4 g d’équivalent de CO2 l’empreinte environnementale d’un e-mail sans pièce jointe, et à 35 g d’équivalent de CO2 celle d’un e-mail avec pièce jointe. Dans l’article « Le vrai coût écologique d’un e-mail » paru le 15 octobre sur le site Les numériques, des chiffres plus bas sont mis en avant. Qu’importe, si la réduction de l’empreinte environnementale de l’élimination des e-mails inutiles n’est pas clairement démontrée (d’autant qu’elle implique des échanges réseau non sans impact environnemental), l’opération collective de nettoyage des mails dans une organisation permet de sensibiliser les collaborateurs à l’empreinte de l’usage du numérique. Même si l’essentiel des suppressions était attendu des directeurs des systèmes d’information, ce premier challenge national proposé par la Fédération hospitalière de France constitue un bon moyen pédagogique de faire entrer les utilisateurs d’un système d’information hospitalier dans la sobriété numérique.

Des premiers résultats encourageants

Les résultats de cette première édition ont été dévoilés le 7 octobre dernier, lors de la journée sur la transition écologique des établissements de santé et la sobriété numérique en santé organisée à PariSanté campus par la FHF, la Délégation ministérielle du numérique en santé et l’Agence du numérique en santé. Quatre prix ont récompensé les efforts des établissements :

  • Le prix de l’engagement des équipes, attribué selon le nombre d’e-mails supprimés rapportés au nombre de boîtes mails de l’établissement ;
  • Le prix de l’impact, déterminé selon l’espace de stockage libéré ;
  • Le prix de l’efficacité, décerné selon le taux de suppression d’e-mails ;
  • Le prix spécial du jury pour le coup de cœur.

Les trois premiers prix ont distingué d’une part les centres hospitaliers et d’autre part les centres hospitaliers universitaires. Dans la catégorie des centres hospitaliers, deux établissements ont été primés : l’établissement de Santé Baugeois Vallée, situé en Maine-et-Loire qui a reçu le prix de l’engagement des équipes avec 1 000 e-mails supprimés par boîte mails et le prix de l’impact avec 24 % d’espace de stockage libéré ; le centre hospitalier départemental La Candélie, à Angers qui a reçu le prix de l’efficacité avec 45 % des e-mails supprimés.

Dans la catégorie des CHU, deux établissements ont été couronnés : le CHU de Bordeaux qui a reçu le prix de l’engagement des équipes avec 60 e-mails supprimés par boîte et le CHU de Nantes honoré lui-aussi par deux prix : le prix de l’impact avec 3 % d’espace de stockage libéré, et le prix de l’efficacité avec 5 % des e-mails éliminés.

Enfin, le CH de Roubaix s’est vu octroyer le prix spécial du jury pour avoir été présent sur les 3 podiums : engagement, impact et efficacité.


Au départ, une initiative de terrain

Pour la petite histoire, ce challenge national de suppression d’e-mails inutiles trouve sa source dans l’opération « Vendretri » lancée en 2020 par Rudy Chouvel au Centre hospitalier de Moulins Yzeure, avec le concours de Guillaume Brun, DSI de l’établissement auvergnat. Rudy Chouvel y était alors directeur adjoint en charge notamment des services logistiques et du développement durable. Il a rejoint la Fédération hospitalière de France, fin 2021, comme responsable adjoint du pôle OFFRES[1]. Une nouvelle responsabilité qui a permis à Brigitte Séroussi, directrice de projets à la Délégation ministérielle du numérique en santé du ministère de la Santé et de la Prévention et Nathalie Baudinière, cheffe de projets à l’Agence du numérique en santé, toutes les deux co-pilotes du groupe de travail Développement durable et Sobriété numérique de la cellule éthique de la DNS, de donner une dimension nationale à cette initiative de terrain.


[1] Offres de soins, Finances, FHF-Data, Recherche et E-santé

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