Oui, le numérique bouleverse tout. Il bouleverse l'organisation en compartiments habituels de soins, avec un décideur (souvent saturé, isolé) par service. Surtout, il remet la personne au centre de son propre projet de soins : elle re-devient le départ (impulsion) et la finalité (résultats) du travail. Son parcours, qui vise un mieux tangible, traverse les services et les métiers. Par et pour la personne. Au gré des diagnostics et des visées, qui s'enchaînent. Un case management, évidemment, s'impose. Qu'il soit local et hospitalier ou pilotable depuis des mutuelles. Avec lui, la centration-client. Dans le détail : une EBM (faire appel à l'état de l'art le plus robuste pour concevoir un cadre et des horizons réalistes ; animer des praticiens capables de clinique, de terrain, de face-à-faces, de recours à des tiers, à des aidants naturels, capables aussi de créer des projets individuels, avec des "milestones" et des tactiques ; intégration également des attentes, toujours subjectives, traitement des objections de la personne, fabrication d'un résultat perçu, selon des critères de confort émotionnel, d'échanges et d'observance en lien avec la personne... et son entourage). Ce case management est un tiers-métier, une fonction de pilotage qui emprunte à la performance médicale (projet de mieux, déploiement des parcours imposant étapes et analyses continues des données), à l'optimisation des ressources (maîtrise des durées moyennes de séjour, optimisation et sécurisation des transmissions, pilotage des remboursements sociaux, etc.), le respect des calendriers et de tout ce qui construit les étapes d'après (anticipation, préparation), la précision des dispositifs ambulatoires et du bon suivi de la convalescence. Mille choses naissent (et se renforcent) au contact du numérique, moelle épinière à venir — et déjà actuelle — de la démarche de soins.
Message posté par Lionel (le lundi 12 octobre 2015 à 13:57:18

Répondre à ce commentaire