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Numérique : les médecins français plus sceptiques que leurs homologues européens

DSIH, JEUDI 21 SEPTEMBRE 2023

Un sondage Ipsos présenté à l’occasion de l’événement Pharma HealthTech, organisé par Pharmaceutiques et TechToMed, montre qu’après une adoption « sous contrainte » des outils numériques lors de la pandémie, les médecins français s’en sont un peu détournés.

Cette cinquième édition de Pharma Healthtech, organisée le 20 septembre, était consacrée au thème « Un modèle d’interactions réinventé par le numérique ? ». Elle a débuté par la présentation des résultats d’un sondage Ipsos sur le sentiment des médecins français et européens face au défi numérique.

Une première vague de ce sondage avait été réalisée en 2021, alors que les outils numériques venaient de connaître un essor important du fait de la pandémie de Covid-19. Deux ans plus tard, « certaines pratiques se sont installées mais on analyse un certain recul » des praticiens, a noté Alexandra Andreao, directrice du département IPSOS Healthcare.

Seulement 37% des praticiens français considèrent que les outils numériques facilitent et rendent plus rapide la communication entre les patients et professionnels de santé, contre 40% des praticiens européens et 47% des Allemands. Les Français sont néanmoins une majorité (59%, contre 62% des Européens et 74% des Britanniques) à juger que les appareils de santé connectée permettent des conversations plus efficaces. « Les praticiens spécialisés sont, sur ces éléments, plus convaincus que leurs confrères généralistes », a précisé Alexandra Andreao.

44% des médecins généralistes français disent utiliser des outils numériques de suivi des patients, contre 57% en 2021, montre le sondage. Ce coup de frein n’est toutefois pas général : les médecins français sont moins nombreux (39%) que la moyenne européenne (54%) à estimer que les thérapies numériques ne sont utiles que pour des aires thérapeutiques spécifiques et non pour toutes.

Autre point sur lesquels les médecins français sont plus sceptiques que leurs homologues européens : la collaboration entre professionnels. Seuls 21% des praticiens français interrogés pensent que « la télémédecine augmente la collaboration entre les différentes spécialités médicales », contre 24% en Europe et 31% en Italie. Les chiffres sont meilleurs pour la communication entre patients : 54% des médecins français (61% des Européens et 69% des Espagnols) pensent que les outils de santé connectée aident les patients à rentrer en contact entre eux. Les médecins généralistes sont moins convaincus : 45% le pensent en 2023, contre 51% en 2021.

Paradoxalement, malgré ce recul, les médecins font montre de commentaires plus positifs concernant le digital qu’il y a deux ans. Ainsi, 28% des médecins généralistes disent rencontrer des difficultés à transmettre autant d’empathie aux patients via la télémédecine, contre 37% en 2021. Et 29% des généralistes pensent que les patients peuvent voir la télémédecine comme impersonnelle, contre 43% en 2021.

Globalement, 32% des médecins français disent que leurs patients sont réticents vis-à-vis des thérapies numériques. Ils sont 44% en Europe à le penser. Enfin, le sondage montre une appétence des professionnels pour les formations : 57% des médecins français pensent qu’il n’y a pas assez de formations consacrées à l’utilisation des thérapies numériques, a souligné Nissrine Erraji, directrice de clientèle au département IPSOS Healthcare.

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