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SI & GHT : la parole à Pierre Maggioni, directeur général du MiPih

Toulouse, Propos recueillis par Pierre Derrouch , MARDI 26 MARS 2019

Voilà désormais plus de deux ans que les GHT s’organisent, avec en point de mire la convergence des systèmes d’information en 2021. DSIH interroge les éditeurs sur les évolutions générées par cette nouvelle organisation.

À moins de deux ans de l’objectif de convergence des SIH, les GHT sont-ils en bonne marche ?

Pierre Maggioni : Dès la constitution des GHT, certains d’entre eux sont partis très vite pour aller vers la convergence et un système d’information unique. La mise en place des DSI, un an après, a permis d’obtenir une réflexion plus aboutie. Tout en conservant cet objectif de convergence, des établissements ont préféré faire communiquer ce qui existait déjà, quand cela était possible, afin de prendre le temps de voir ce qu’ils pouvaient faire ensemble, notamment pour le dossier patient.
Les établissements ont également compris la nécessité de faire évoluer leur système de gestion pour une meilleure prise en charge des patients sur le plan territorial.

Quelles ont été les incidences de la mise en œuvre des GHT sur votre organisation ?

Pierre Maggioni : La réforme des GHT a eu peu d’impact sur notre organisation. Nous avions déjà adapté notre politique à une logique territoriale, avec des communautés hospitalières de territoire (CHT) volontaires et volontaristes. Quand la loi GHT est sortie, nous avions une solution de gestion administrative du patient avec un identifiant unique qui allait au-delà de la loi. Notre outil de simplification de l’accueil des patients évite de recourir à des serveurs de rapprochement qui ne permettent pas d’avoir un identifiant unique.
Nous avions également travaillé avec le SIHA sur la mutualisation des achats, dont les termes ont été repris dans la loi.
Le seul véritable impact de la loi GHT concerne la protection des données de santé. Nous avons réalisé un effort important dans ce domaine, en étant dès 2018 la première structure certifiée HDS, au sens de la loi de modernisation de notre système de santé.

Quelle stratégie déployez-vous pour accompagner les GHT jusqu’à la convergence ?

Pierre Maggioni : Nous avons développé nos services en appréhendant les GHT comme le résultat d’une politique d’amélioration globale de la prise en charge du parcours patient entre la ville et l’hôpital. Preuve de la pertinence de notre stratégie, nous avons enregistré un taux de vente de 21 % pour nos services à forte valeur ajoutée ville-hôpital en 2018, de 15 % pour les solutions d’hébergement des données de santé et de 10 % pour les solutions liées à l’identifiant unique, le pilotage ou encore le PMSI.

On parle d’une transformation des GHT en établissements publics de santé de territoire. Cela remet-il en cause votre positionnement ?

Pierre Maggioni : Cette évolution était déjà entre les lignes du projet de loi GHT, avec un SI unique par GHT. Face au risque de catastrophe industrielle annoncé, il a été décidé de passer par l’étape de la convergence. Mais la constitution d’établissements publics de santé de territoire va dans le sens de l’histoire.
L’objectif de convergence va rendre plus efficace la prise en charge des patients, tant à l’échelle des territoires que sur le plan national, en faisant travailler ensemble hôpitaux, cliniques et médecins libéraux grâce aux nouvelles technologies. C’est toute l’ambition d’une structure de coopération comme le MiPih dont le métier a évolué sous l’impulsion des récentes lois de santé. Précurseurs dans le décloisonnement entre la ville et l’hôpital, grâce à la téléconsultation et à la télé-expertise, nous proposons des solutions de communication simples intégrant l’intelligence artificielle et le Big Data. Cette mise en réseau de tous les professionnels de santé, quels que soient leur mode d’exercice et leur secteur d’activité, est le cœur de métier du MiPih qui a su s’adapter aux nouveaux enjeux de la santé.

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