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Une première étude inter-entreprises sur la téléconsultation, signée par l’association LET

DSIH, MARDI 21 JUIN 2022

Le 20 mai 2022, Les Entreprises de télémédecine (LET) ont restitué les résultats d’une étude inter-entreprises qui montre notamment le rôle clé de la téléconsultation dans l’accès aux soins, en particulier dans les zones sous-denses.

L’association professionnelle Les Entreprises de télémédecine réunit une quarantaine de sociétés engagées pour le développement de la télémédecine en France. Elle a mené pendant plusieurs mois la première étude inter-entreprises observationnelle de l’utilisation de la téléconsultation en France afin de mieux comprendre ce que partagent les patients qui ont recours à la téléconsultation. Elle a été conduite par le cabinet expert Télémédecine 360, avec le tiers de confiance Heva pour l’analyse. Les résultats ont été communiqués le vendredi 20 mai à PariSanté Campus.

Les déserts médicaux en tête de classement

Premier enseignement : la demande d’accès aux soins est forte dans les déserts médicaux, et la téléconsultation y répond largement. Selon l’enquête, le recours à la téléconsultation est 2,5 fois supérieur dans les déserts médicaux. Les patients qui téléconsultent depuis un désert médical sont donc plus importants de 45 %, et, alors que 17,3 % de la population française vit dans un désert médical, 25,1 % des patients qui téléconsultent en sont issus, soit 7,8 points de plus. Parmi les téléconsultants, 2,5 fois plus de patients n’ont pas de médecin traitant par rapport à la population générale : 27,6 % contre 10,9 %.

Diminuer les recours aux urgences et gagner du temps

Près d’un cinquième de l’activité de téléconsultation est réalisé en dehors des horaires d’ouverture des cabinets de ville, pendant les horaires de permanence des soins ambulatoires. Elle réduit ainsi le renoncement aux soins et les passages aux urgences. En effet, le recours à la téléconsultation la nuit est près de 2 fois plus important le week-end qu’en semaine (17,2 % contre 10,8 %). Elle permet par là même d’éviter encore davantage un recours accru aux services d’urgence. En journée également, la téléconsultation comblerait les carences en gestion des soins non programmés.

Un atout mis en avant dans l’enquête est la rapidité d’accès à une téléconsultation avec une moyenne d’attente entre la demande et le rendez-vous de 9 heures, pour une médiane de 2 heures, selon les modèles des entreprises participant à l’étude. Une téléconsultation dure en moyenne 10,5 minutes, soit 41 % de moins qu’une consultation physique (18 minutes en moyenne).

Un outil accessible à tous

La téléconsultation est accessible à tous, même si les patients qui y ont recours sont plus jeunes que dans la population générale : 30 ans en moyenne, pour 48 ans en population générale. Logiquement, le service intéresse plus les technophiles et les actifs, au regard de la compatibilité des horaires avec leur journée de travail.

De plus, la téléconsultation capterait une population qui se rend peu chez le médecin. Les plus de 50 ans et les enfants de moins de 15 ans n’en sont pas exclus et représentent chacun près de 10 % des patients qui ont téléconsulté sur la période.

Par ailleurs, 64,3 % des utilisateurs sont des femmes, ce qui correspond à un sondage de février 2022 selon lequel elles endossent majoritairement la charge médicale. 67 % d’entre elles déclarent ainsi être le parent qui s’occupe des tâches médicales concernant les enfants. Enfin, la téléconsultation est également utilisée par tous, y compris les catégories sociales les plus défavorisées : 7,7 % des patients sont en effet bénéficiaires de la Complémentaire Santé solidaire (CSS).

Pas de désorganisation des pratiques

La téléconsultation demeure un mode d’accès aux soins classiques, même si elle s’est installée dans les pratiques du quotidien. 8 téléconsultations sur 10 ont lieu pendant les horaires de permanence et 9 sur 10 en semaine. La pratique s’est d’abord développée pour l’accès à un médecin en premier recours : 89 % des téléconsultations ont été réalisées par des médecins généralistes (contre 11 % par des médecins spécialistes). Par ailleurs, le taux de prescription (médicamenteuse ou non) à l’issue d’une téléconsultation est du même ordre de grandeur qu’en présentiel (89 % dans l’étude contre 80,7 % en présentiel s’agissant des prescriptions médicamenteuses seules).

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