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La Poste Santé & Autonomie, une combinaison d’expertises unique sur le marché

DSIH, VENDREDI 17 NOVEMBRE 2023

Présent sur le secteur de la santé depuis près d'une dizaine d’années, le groupe La Poste a annoncé mi-octobre lors de l’événement Horizon Santé 360 la création de La Poste Santé & Autonomie. Pilotée par Dominique Pon, La Poste Santé & Autonomie ambitionne de devenir un partenaire de référence autour des services de proximité humaine pour la santé à domicile, et des services numériques de confiance pour les données de santé grâce notamment à l’expertises de Docaposte et de ses filiales, Maincare, Heva et WELIOM.

Ce regroupement des activités et expertises du groupe La Poste au sein d’une marque unique portant des services humains et digitaux en santé, La Poste Santé & Autonomie, vise à démontrer la cohérence d’une offre santé sur les deux volets Humain et Digital. « Jusqu’ici, les activités santé de La Poste étaient présentes dans différentes organisations du groupe, qui compte 238.000 collaborateurs : nous avons décidé de gommer cette complexité en regroupant les services de proximité humaine et les services numérique du groupe sous une seule marque, La Poste Santé & Autonomie, sous la direction de Dominique Pon », a déclaré Olivier Vallet, Président Directeur Général de Docaposte (ndlr : filiale numérique du groupe La Poste et maison mère de Maincare et WELIOM depuis 2023), lors d’une conférence de presse organisée lors de cette annonce. L’ancien directeur de la clinique Pasteur de Toulouse, Dominique Pon, sera notamment épaulé par Florence Dupré, ex- présidente de Medtronic France, nommée au poste de Directrice générale adjointe de La Poste Santé & Autonomie.

L'ambition de La Poste Santé & Autonomie est de devenir un partenaire de référence pour tous les acteurs et les professionnels de santé autour des services de proximité pour la santé à domicile et des services numériques de confiance pour les données de santé. Ce nouveau pôle ambitionne de réaliser 500 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030, contre 300 millions d’euros en 2022. Cela ferait de la nouvelle entité un leader du numérique en santé en France.

La nomination en octobre dernier d’Olivier Geoffroy à la tête de Maincare s’inscrit elle aussi dans cette nouvelle stratégie qui contribuera à optimiser l’efficience des établissements hospitaliers et renforcer la qualité et la sécurité des soins.

Une plateforme globale de services dédiés aux patients et plusieurs partenariats d’envergure annoncés

Cette réunion de compétences inédite en France (La Poste Santé et Autonomie intègre les expertises de près de 3.000 collaborateurs) permet à la nouvelle entité d’accompagner les acteurs du marché, dont les établissements hospitaliers, à chaque étape de la chaine de valeur de la donnée de santé, coeur du volet numérique de La Poste Santé & Autonomie. L’annonce de la création de la plateforme Careside est une des facettes de cette ambition, puisqu’elle agrège les expertises de plusieurs filiales de La Poste Santé & Autonomie : Happytal, Maela et Nouveal Santé. Cette plateforme en mode SaaS, qui intègrera progressivement d’autres actifs comme ceux de Maincare, couvre toutes les dimensions du parcours patients : sur volets administratifs et médicaux, la coordination et la télésurveillance/ télésuivi.

Dans le cadre du partenariat annoncé à cette occasion entre la Poste Santé & Autonomie et Medtronic, leader mondial dans les technologies de santé, il a été indiqué que la nouvelle plateforme Careside sera une des premières concrétisation de cette collaboration au travers de la télésurveillance des patients diabétiques. D’autres partenariats ont été annoncés avec le groupement de coopération sanitaire Rhône-Alpes Auvergne (GCS Hourra) autour d’entrepôts de données de santé ; avec l’IHU HealthAge de Toulouse pour faire passer le programme ICOPE de prévention de la dépendance à la vitesse supérieure (« nous suivons 41.000 patients, il faut que nous passions à deux millions », a expliqué Bruno Vellas, responsable de l’IHU) ; ou encore avec ParisSanté Campus, qui compte déjà près d’une centaine de start-ups.


Une solution souveraine d’IA générative en santé

Docaposte, filiale numérique du groupe La Poste, a annoncé le lancement début 2024 d’une solution industrielle souveraine d’IA générative développée en partenariat avec les acteurs technologiques français LightOn, Aleia et hébergée sur NumSpot. Celle-ci s’adressera à tous les acteurs publics et privés exploitant des données sensibles. Ses premiers cas d’usage présentés le 18 octobre concernent la santé. La solution permettra – entre autres - de générer une synthèse de l’historique du parcours patient à partir de son dossier médical ; de générer une lettre de liaison à l’issue d’un séjour hospitalier ; etc. ; grâce à sa capacité à s’interfacer avec les DPI du marché.


Interview

« Les SIH doivent avoir des acteurs ayant une logique de long terme et d’intérêt général ».

Dominique Pon, Directeur Général de La Poste Santé & Autonomie, nous présente les ambitions et la vision du groupe La Poste sur les systèmes d’information hospitaliers, la souveraineté et le futur du numérique à l’hôpital.

DSIH : La Poste Santé & Autonomie ambitionne de devenir en 2030 un leader du numérique en santé. Comment comptez-vous y parvenir ?

Dominique Pon : Il est important, pour les SIH, le numérique en santé et le système de santé en général, qu’il y ait des acteurs industriels avec une logique de long terme et d'intérêt général. Nos SIH seront fragiles s’ils dépendent uniquement d'industriels soumis à des LBO et à de la financiarisation. Nous ne sommes pas les seuls avec cette logique – on peut citer aussi les groupements d'intérêts publics (GIP), par exemple – mais c’est un point majeur de notre stratégie.

Le deuxième point concerne la souveraineté. Il est essentiel, pour les établissements de santé, les professionnels et le système, d’avoir des acteurs qui militent et travaillent pour construire et proposer des solutions souveraines. Si vous n’avez pas de souveraineté sur votre SI, qui est la clé de l’organisation des soins à l’hôpital, vous ne maîtrisez ni l'éthique, ni le coût, ni les usages. Si tous les hôpitaux utilisent une solution étrangère et que l’entreprise décide d’augmenter ses tarifs, quelle marge de manoeuvre avons-nous en tant que Français ? Aucune. Si le gouvernement américain décide que toutes les données hébergées par ses opérateurs doivent revenir sur leur territoire, que fait-on ? Le jour où les nouveaux algorithmes et outils d’IA feront de l'aide à la décision dans les hôpitaux sur la base de données qui ne seront pas forcément les nôtres, quel regard aurons-nous sur ce qu’ils proposeront ? Être maître de son destin sur le numérique, c'est une façon d'être maître de son destin dans l'éthique et l'organisation des soins et du système de santé.

Vous avez comme priorités la santé à domicile et la valorisation des données de santé, mais qu’en est-il de l’informatisation des établissements ?

Nous entrons humblement dans le système d'information avec Maincare, sur toute la partie GAM, GEF, RH, DPI, etc. Nous allons aussi proposer avec NumSpot la première offre d'hébergement cloud totalement souveraine en Europe. Il y a aussi le sujet du parcours patients. Je pense que le futur du SIH passera par l'intégration de l'hôpital dans son écosystème patient-ville- territoire. Pour cela, il aura besoin de plateformes de parcours patient qui gèrent l'amont et l'aval de l'hospitalisation, la télésurveillance, le lien avec les patients et l’écosystème, etc. Aujourd'hui, dans les hôpitaux, ces solutions sont fragmentées en de nombreuses briques logicielles, comme les dossiers de spécialité l’étaient il y a une vingtaine d’années. Je pense que nous allons aller vers une industrialisation du parcours patient. C’est nécessaire, car aujourd’hui dans un hôpital, quasiment chaque équipe médicale dispose de son outil de télésurveillance. Comment interopérer tout cela ? Il faudra des plateformes industrielles, telles que la solution Careside que nous avons annoncée.

Vous avez cité Careside, Maincare, NumSpot… L’expertise que vous avez regroupéeest-elle unique sur le marché ?

Ce qui est unique, c'est d'être capable de proposer de l'infrastructure numérique, de l'édition de logiciels, du conseil et de l'expertise en data science, d'être capable de faire du développement sur mesure et de l'intégration… Et surtout, de mettre des humains et de la proximité derrière ces plateformes.

Même si je pense que l'hôpital restera le pivot du système de santé français, le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques vont nous obliger à trouver des solutions pour maintenir les gens en bonne santé chez eux. Il faudra informatiser, suivre et industrialiser ces solutions, tout en maintenant une capacité à aller au plus proche des patients, car tous ne seront pas des geeks. C’est la spécificité du groupe La Poste : nous sommes capables d’aller voir tous les Français, physiquement, chez eux. C’est unique. Pour gérer une sortie d’hospitalisation, nous pourrons proposer des plateformes numériques à l’hôpital et des équipes pour aller vérifier chez le patient si tout se passe bien.

Vous avez annoncé un outil d’IA générative. Il est important de ne pas prendre de retard sur ce sujet ?

Oui, car c’est un sujet clef pour l'avenir du système de santé. L’IA va être partout à l’hôpital, c’est inéluctable. Et on ne veut pas arriver dans un établissement en disant « nous vous proposons ChatGPT hébergé chez AWS ». Nous allons proposer, début 2024, de l’IA dans un environnement souverain, dans lequel l’hôpital pourra innover autour de ses propres données. Je lance un appel à tous les DSI qui se sentent concernés par la souveraineté et veulent travailler sur ces sujets : contactez-moi !

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